Plus rapide que la F1 ? Une vision extrĂȘme des voitures de course du futur

Et si la prochaine rĂ©volution du sport auto ne venait pas d’un moteur plus puissant, mais d’une aĂ©rodynamique radicalement rĂ©inventĂ©e ? Avec le concept DGR‑Lola, Lucas di Grassi explore une voie audacieuse : un prototype 100% Ă©lectrique Ă  aĂ©ro active, combinant suction par ventilateurs et diffuseur soufflĂ©, pensĂ© pour battre les temps au tour d’une Formule 1 tout en consommant moins d’énergie. Son ambition : prouver, chiffres Ă  l’appui, qu’un monoplace Ă©lectrique libĂ©rĂ© de certaines contraintes rĂ©glementaires peut redĂ©finir les limites de la performance, de l’efficience et de la conduite.

Ce projet ne fait pas l’apologie d’une technologie futuriste encore hypothĂ©tique. Il se fonde au contraire sur des solutions rĂ©alistes et industrialisables Ă  court terme : batteries de capacitĂ© « route » (environ 60 kWh), carrosserie optimisĂ©e anti-drag, roues carĂ©nĂ©es, refroidissement centralisĂ© par une prise d’air supĂ©rieure, et surtout un systĂšme d’aĂ©ro active intelligente capable d’ajuster l’appui selon la vitesse. En somme, une voiture de course conçue comme un laboratoire efficace, pilotable, rĂ©plicable et transfĂ©rable vers la sĂ©rie.

Vision et promesse du concept DGR‑Lola ✹

Au cƓur du concept DGR‑Lola, une idĂ©e directrice : partir de contraintes « rĂ©elles », proches de celles d’un projet industriel, puis pousser l’ingĂ©nierie jusqu’à un point de bascule oĂč l’efficience devient un multiplicateur de performance. LĂ  oĂč la course repose souvent sur un compromis entre vitesse, consommation et robustesse, DGR‑Lola veut faire progresser chaque critĂšre simultanĂ©ment grĂące Ă  un design systĂ©mique.

L’objectif n’est pas seulement de rouler vite en ligne droite, mais surtout d’ĂȘtre efficace partout : en ville, sur des tracĂ©s sinueux, sur de longues distances, sous la pluie, et mĂȘme en endurance. L’enjeu est double : dĂ©montrer qu’un concept Ă©lectrique peut aller plus vite qu’une F1 sur un tour de piste typique en exploitant un appui intelligent, et prouver qu’il peut rouler plus longtemps avec la mĂȘme quantitĂ© d’énergie en rĂ©duisant le drag plutĂŽt qu’en embarquant une batterie plus lourde.

Dans cette logique, le design refuse les « solutions miracles » encore indisponibles : pas de batterie solide, pas d’appendices exotiques, pas d’astuce illĂ©gale. À la place, un dĂ©coupage rigoureux des fonctions : un chĂąssis qui intĂšgre la batterie dans le plancher pour abaisser le centre de gravitĂ©, un plancher avancĂ© pour optimiser la rĂ©partition des masses et le centre de pression, et un corps carĂ©nĂ© pour minimiser les pertes aĂ©rodynamiques. Le tout pilotĂ© par un systĂšme de ventilateurs et de flux optimisĂ©s qui aspirent et accĂ©lĂšrent l’air lĂ  oĂč il compte vraiment.

Plus rapide que la F1 ? Une vision extrĂȘme des voitures de course du futur

RĂ©duire le drag sans sacrifier l’appui est la pierre angulaire du projet. Pourquoi ? Parce qu’à haute vitesse, l’énergie perdue dans l’air est de loin le principal poste de dĂ©pense pour un vĂ©hicule. Abaisser drastiquement la traĂźnĂ©e signifie rouler plus vite, plus longtemps, avec la mĂȘme batterie. Mais voilĂ  le paradoxe : rĂ©duire le drag tire l’appui vers le bas. L’idĂ©e de DGR‑Lola est de casser ce compromis en apportant l’appui quand et oĂč il faut, sans ajouter de traĂźnĂ©e permanente.

AĂ©rodynamique active ultime : ventilateurs + diffuseur soufflĂ© 🌀

Le cƓur technologique de DGR‑Lola est une architecture Ă  double levier aĂ©rodynamique : des turbines Ă  l’arriĂšre qui crĂ©ent un effet de suction (aspiration) sous la voiture, combinĂ©es Ă  un diffuseur soufflĂ© qui accĂ©lĂšre l’air pour sceller le plancher et gĂ©nĂ©rer de l’appui avec un rendement exceptionnel. L’ensemble agit comme un « diffuseur sous stĂ©roĂŻdes » : plus de masse d’air manipulĂ©e, plus de contrĂŽle du flux, et un rapport appui/traĂźnĂ©e largement supĂ©rieur Ă  un aileron classique.

Pourquoi ce duo est-il si efficace ? Parce que dans la hiĂ©rarchie de l’aĂ©rodynamique, les ventilateurs sont plus efficients qu’un diffuseur, et un diffuseur bien soufflĂ© reste plus efficient qu’une aile. En combinant les deux, DGR‑Lola maximise l’appui utile sans pĂ©naliser la vitesse de pointe. RĂ©sultat attendu : un coefficient d’efficience (appui par unitĂ© d’énergie dĂ©pensĂ©e) capable de battre les meilleures solutions actuelles, avec Ă  la clĂ© des temps au tour infĂ©rieurs Ă  ceux de la F1 sur certains tracĂ©s, grĂące Ă  des vitesses de passage Ă©levĂ©es lĂ  oĂč ça compte : les virages lents et moyens.

Deux turbines de l’ordre de 30 kW chacune sont prĂ©vues, conçues pour gĂ©nĂ©rer plusieurs tonnes d’appui Ă©quivalent en condition de forte sollicitation et une importante masse d’air accĂ©lĂ©rĂ©e. Elles sont intĂ©grĂ©es dans une architecture modulaire qui souffle aussi le diffuseur, pour sceller le flux Ă  basse vitesse et garantir de la stabilitĂ© Ă  l’attaque des virages, en traction et au freinage. L’idĂ©e n’est pas de garder ces ventilateurs en permanence : ils se dĂ©clenchent quand l’aĂ©ro naturelle ne suffit plus.

Autre levier gagnant : les roues carĂ©nĂ©es. Outre la rĂ©duction Ă©vidente de la traĂźnĂ©e, ce choix amĂ©liore la sĂ©curitĂ© en cas de roulage sur piste humide en limitant les projections et en canalisant mieux l’eau. Ajoutez Ă  cela l’absence de radiateurs latĂ©raux (tout le refroidissement provient d’une prise d’air supĂ©rieure), et vous obtenez un fuselage plus propre, plus Ă©troit, qui signe la silhouette d’un vĂ©hicule pensĂ© d’abord contre le drag.

Plus rapide que la F1 ? Une vision extrĂȘme des voitures de course du futur

Dans cette recherche d’efficience, chaque dĂ©tail compte : le plancher est avancĂ© pour mieux loger la batterie et dĂ©placer la rĂ©partition des masses au plus prĂšs du centre, tout en optimisant le centre de pression du diffuseur. Les modules de batterie sont organisĂ©s pour conjuguer densitĂ© Ă©nergĂ©tique, refroidissement efficace et sĂ©curitĂ©. L’ensemble vise Ă  fournir une base rĂ©aliste et industrialisable plutĂŽt qu’un prototype « vitrine » difficilement transposable.

Appui constant, conduite affĂ»tĂ©e : la magie de l’aĂ©ro active 🎯

Le dĂ©fi historique des voitures Ă  effet de sol et des monoplaces trĂšs rapides, c’est la variabilitĂ© de l’appui avec la vitesse : plus on va vite, plus l’appui augmente, ce qui impose des suspensions, des pneumatiques et des structures dimensionnĂ©s pour encaisser les charges en haute vitesse
 alors qu’aux basses vitesses, on se retrouve avec un vĂ©hicule surdimensionnĂ© qui ne gĂ©nĂšre pas suffisamment d’appui pour exploiter tout son potentiel mĂ©canique.

DGR‑Lola inverse cette logique grĂące Ă  l’aĂ©rodynamique active. À trĂšs haute vitesse, les ventilateurs se coupent pour laisser l’aĂ©ro « naturelle » (plancher, diffuseur optimisĂ©) fournir l’appui nĂ©cessaire, sans pĂ©naliser la pointe. À mesure que la vitesse baisse, le systĂšme de suction s’active et maintient un niveau d’appui proche d’une constante. RĂ©sultat : la voiture dĂ©livre des forces latĂ©rales stables dans tous les virages, et notamment lĂ  oĂč une F1 perd une partie de son avantage : les Ă©pingles, les chicanes serrĂ©es et les sections lentes.

Sur un circuit urbain ou semi-urbain par exemple, le gain est spectaculaire : plus de grip au freinage, meilleure motricitĂ© Ă  la rĂ©accĂ©lĂ©ration, plus de confiance sur les vibreurs, et la possibilitĂ© d’attaquer en dehors des trajectoires habituelles. En d’autres termes, plus de marge pour le pilotage sans Ă©lever le niveau de risque. Le comportement devient prĂ©dictible, progressif, et la fenĂȘtre d’exploitation mĂ©canique s’élargit.

Ce parti pris a une consĂ©quence majeure : Ă  haute vitesse, DGR‑Lola n’a pas besoin d’un appui dĂ©mesurĂ©. Elle peut rouler « propre », limiter le drag, et n’activer la puissance aĂ©rodynamique additionnelle que quand elle produit le plus de chrono. Dans un jeu d’optimisation tour par tour, c’est un avantage considĂ©rable : la voiture n’est pas seulement rapide, elle est intelligente dans la façon d’utiliser l’énergie.

Autre bĂ©nĂ©fice : l’endurance structurelle et pneumatique. En maintenant des charges plus homogĂšnes et en Ă©vitant des pics violents d’appui, on prĂ©serve les composants. Les ressorts, amortisseurs et gommes travaillent dans une zone plus rĂ©guliĂšre, ce qui peut rĂ©duire l’usure et stabiliser la fenĂȘtre de performance. Pour le pilote, cela se traduit par une constance de feeling tout au long des relais, un atout autant en sprint qu’en conditions de course longues.

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Enfin, l’aĂ©ro active ouvre des possibilitĂ©s stratĂ©giques inĂ©dites. Imaginez un mode « attaque » qui renforce la suction Ă  l’entrĂ©e d’un virage pour favoriser un dĂ©passement par l’extĂ©rieur ; ou encore un mapping qui redistribue instantanĂ©ment la prioritĂ© Ă©nergĂ©tique entre propulsion, rĂ©gĂ©nĂ©ration et ventilateurs selon la phase de conduite. Cette flexibilitĂ©, jusqu’ici impossible avec les seules surfaces fixes, devient un levier de course Ă  part entiĂšre.

De l’efficience Ă  l’endurance : batterie, refroidissement et futur hydrogĂšne ♻⛜

DGR‑Lola s’attaque frontalement au sujet le plus sensible des voitures de course Ă©lectriques : combien loin et combien vite avec une batterie raisonnable ? PlutĂŽt que d’augmenter la capacitĂ© au risque d’alourdir la voiture, le concept part d’une base rĂ©aliste — environ 60 kWh de volume et de masse comparables Ă  une batterie de sĂ©rie — et travaille l’efficience du chĂąssis pour faire plus avec moins. RĂ©duire le drag reste la premiĂšre source d’économies ; le reste se gagne dans la finesse des flux et la rĂ©cupĂ©ration d’énergie.

Le pack batterie est intĂ©grĂ© au plancher, sous forme de modules distincts qui facilitent la maintenance, Ă©quilibrent les masses et optimisent le refroidissement. Cette architecture abaisse le centre de gravitĂ© et amĂ©liore la rĂ©partition longitudinale ; couplĂ©e Ă  un plancher avancĂ© et Ă  un diffuseur efficace, elle place la voiture dans une zone de stabilitĂ© aĂ©romĂ©canique idĂ©ale. La prise d’air supĂ©rieure assure l’intĂ©gralitĂ© du refroidissement ; l’aspiration gĂ©nĂ©rĂ©e par les ventilateurs peut aussi accĂ©lĂ©rer localement le flux Ă  bas rĂ©gime de vitesse, boostant l’efficacitĂ© du systĂšme sans multiplier les ouvertures parasites qui pĂ©naliseraient la traĂźnĂ©e.

Cette approche systĂ©mique se prolonge par la gestion Ă©nergĂ©tique : quand faut-il activer les ventilateurs ? Quel niveau d’appui vaut le coup en termes de chrono/Ă©nergie ? À quel moment prioriser la rĂ©gĂ©nĂ©ration plutĂŽt que la traction ? Dans un cadre compĂ©titif, ces arbitrages deviennent des variables de performance autant que des dĂ©cisions de pilotage. On peut imaginer des cartes Ă©nergĂ©tiques contextuelles, qui adaptent la stratĂ©gie d’appui Ă  la topographie : plus d’assistance dans les Ă©pingles, levĂ©e du drag en ligne droite, et mix Ă©nergĂ©tiquement optimal sur un tour complet.

Et demain ? L’architecture DGR‑Lola se prĂȘte Ă  une Ă©volution vers un groupe auxiliaire hydrogĂšne. Les turbines pourraient ĂȘtre alimentĂ©es par un systĂšme Ă  hydrogĂšne agissant comme un prolongateur d’autonomie ou un gĂ©nĂ©rateur, tout en conservant la fonction aĂ©rodynamique. Une telle configuration ouvrirait la porte Ă  l’endurance zĂ©ro Ă©mission : des relais plus longs, des arrĂȘts au stand dĂ©diĂ©s au rechargement en hydrogĂšne, et un cumul de bĂ©nĂ©fices : refroidissement, aĂ©ro active, production Ă©lectrique — trois fonctions dans un seul module.

Plus rapide que la F1 ? Une vision extrĂȘme des voitures de course du futur

C’est ici que l’hypothĂšse 24 Heures du Mans devient crĂ©dible. En combinant une batterie raisonnable, une aĂ©rodynamique ultra efficiente et une assistance Ă©nergĂ©tique hydrogĂšne, DGR‑Lola pourrait non seulement ĂȘtre compĂ©titive en rythme, mais aussi durable en autonomie. Le systĂšme d’aĂ©ro active permettrait d’attaquer fort en zone lente, de « couper » l’appui en ligne droite pour mĂ©nager l’énergie, et de doser la puissance des ventilateurs selon l’état des pneus, la mĂ©tĂ©o ou la densitĂ© du trafic. À l’échelle de 24 heures, ces gains incrĂ©mentaux s’additionnent en minutes ; au classement, ils se traduisent en positions gagnĂ©es.

À plus court terme, sur des formats sprint ou urbains, le concept est tout aussi pertinent. La constance d’appui aux faibles vitesses change les rĂšgles du jeu en dĂ©passement et en gestion de l’adhĂ©rence. Sur piste mouillĂ©e, les roues carĂ©nĂ©es et la maĂźtrise des flux contribuent Ă  sĂ©curiser le roulage tout en maintenant de la performance. Et dans la perspective d’un calendrier multi‑circuits — du NĂŒrburgring Nordschleife Ă  Macau — la modularitĂ© du systĂšme offre la possibilitĂ© d’adapter l’enveloppe aĂ©ro Ă  chaque terrain : plus fermĂ© et propre pour l’endurance, plus agressif et rĂ©actif pour les tracĂ©s tortueux.

Au-delĂ  de la piste, la philosophie DGR‑Lola propose un pont solide vers la sĂ©rie : carrosseries anti‑drag, refroidissements mieux intĂ©grĂ©s, aĂ©ro active raisonnĂ©e, roues partiellement carĂ©nĂ©es, et gestion logicielle de l’énergie qui donne du sens Ă  l’« efficience perçue » par le conducteur. Autant d’élĂ©ments transposables qui peuvent rĂ©duire la consommation sur autoroute, la sensibilitĂ© au vent latĂ©ral, ou encore amĂ©liorer la stabilitĂ© Ă  haute vitesse sans recourir Ă  des solutions lourdes.

En synthĂšse, le concept Ă©lectrise parce qu’il dĂ©place le problĂšme : au lieu d’ajouter de la batterie pour aller plus vite et plus loin, il conçoit un vĂ©hicule qui rĂ©siste mieux Ă  l’air et qui n’emploie l’appui extrĂȘme que lĂ  oĂč il fabrique le chrono. Ce faisant, il redonne Ă  l’ingĂ©nierie de l’air — et au logiciel qui la contrĂŽle — la place de choix qu’elle mĂ©rite Ă  l’ùre Ă©lectrique.

Reste l’étape la plus excitante : construire et faire rouler une version opĂ©rationnelle. Si le dĂ©monstrateur confirme les simulations — appui constant, drag contenu, refroidissement optimisĂ© et comportement prĂ©visible — alors DGR‑Lola pourrait bien ouvrir une Ăšre oĂč l’on ne choisit plus entre performance et efficience, mais oĂč les deux se renforcent. Une Ăšre oĂč l’électrique cesse d’ĂȘtre perçu comme un compromis, et devient la solution la plus rapide, la plus intelligente et la plus durable pour la course.

Parce que repousser les limites n’est pas seulement une question de vitesse pure : c’est l’art d’harmoniser l’énergie, l’air et la conduite — et de transformer une vision ambitieuse en trajectoire victorieuse.

Que l’inspiration guide la prochaine gĂ©nĂ©ration : pensĂ©e claire, air maĂźtrisĂ©, Ă©nergie magnifiĂ©e — et la ligne d’arrivĂ©e comme horizon.

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