Tout ce que nous avons découvert sur le test secret de la nouvelle voiture de Formule E

La prochaine ère de la Formule E se dessine loin des projecteurs, sur l’asphalte de Monteblanco en Espagne. Dans le cadre d’un test groupé organisé par les constructeurs, cinq marques – Jaguar, Porsche, Nissan, Stellantis et Lola – ont passé au crible les premiers fondamentaux de la Gen4, entre fiabilité, roulage méthodique et découvertes prometteuses. Réalisé à huis clos en six demi-journées étalées sur la semaine, ce roulage a été perturbé par une météo capricieuse, forçant un remaniement des sessions. Malgré cela, des enseignements précieux émergent : un rythme déjà impressionnant, des programmes de performance ciblés, et un apprentissage accéléré autour des nouveaux pneumatiques Bridgestone, à la fois en spécification sèche et pluie.

Cette session ne visait ni la chasse au chrono absolu ni la publication officielle de temps au tour. Les équipes ont alterné modes de puissance, roulage en séquences et gestion thermique avec une chicane temporaire mise en place pour uniformiser le tracé. Dans ce contexte, les tours accumulés, la cohérence des runs et les retours de pilotes constituent les baromètres les plus fiables pour évaluer où en est la Gen4 – annoncée comme la voiture de Formule E la plus rapide et la plus aboutie à ce jour.

Ce que cachent les essais de Monteblanco 🚥

Monteblanco a servi de terrain d’essais idéal pour éprouver la Gen4 sur un enchaînement technique où l’efficacité énergétique, la traction à basse vitesse et la stabilité en phases de freinage régénératif font la différence. Le dispositif retenu – six demi-journées de roulage – a permis aux équipes d’alterner entre fiabilité et premières séquences de performance. La pluie s’est invitée au programme, bousculant le calendrier initial et imposant une flexibilité tactique. Résultat : des équipes qui n’ont pas toutes roulé le même nombre de sessions, et une hiérarchie forcément nuancée.

Sur le plan organisationnel, chaque constructeur a géré ses priorités : vérifications systèmes, étalonnage des modes de puissance, cartographies énergie/freinage, refroidissement batterie, et collecte de données autour des pneumatiques Bridgestone. Les premières séries de 10 tours en alternant « push » et « cool » – réalisées notamment par un pilote expérimenté revenu pour l’occasion – ont constitué un jalon clé pour lancer l’apprentissage du grip, de la dérive et des fenêtres de température.

Le tracé a été modifié par une chicane temporaire, créant un point de freinage supplémentaire et une zone de traction exigeante pour éprouver la gestion de l’énergie et les charges sur les pneus. La diversité des modes de puissance utilisés rend toute comparaison directe délicate; pourtant, plusieurs tendances se dessinent avec clarté, à commencer par une fiabilité en hausse pour certains constructeurs et une mise en route plus prudente pour d’autres.

Tout ce que nous avons découvert sur le test secret de la nouvelle voiture de Formule E

Fiabilité, tours bouclés et premiers enseignements 📊

Au-delà de la performance pure, c’est la constance qui a parlé. Sur les deux premières journées (quatre sessions), Stellantis a pris une longueur d’avance en matière de fiabilité, empilant un volume de roulage conséquent. Derrière, Nissan et Jaguar ont construit méthodiquement leurs programmes, tandis que Porsche et Lola ont avancé par étapes, avec une intensité progressive.

Comptes tours des deux premières journées (ordre indicatif) :

  • Stellantis – 179 tours
  • Nissan – 108 tours
  • Jaguar – 84 tours
  • Porsche – environ 33 tours
  • Lola – 7 tours

Stellantis a non seulement accumulé les kilomètres, mais aussi initié des runs de 10 tours alternant intensité et refroidissement, typiques d’un apprentissage pneus/modes de puissance. Cette approche a permis d’éprouver l’équilibre thermique, la dérive progressive et l’endurance des composants dans une fenêtre réaliste d’utilisation. Nissan a privilégié la continuité avec un seul pilote au volant au départ, assurant une base de référence stable pour la corrélation des données. Jaguar, de son côté, a commencé prudemment avant d’accélérer le rythme avec un bloc de roulage plus structuré en fin de deuxième journée.

La publication officielle des temps au tour étant exclue, la lecture de la hiérarchie s’appuie sur des observations de paddock : Stellantis et Jaguar apparaissent solidement placés, tandis que Nissan se situerait à quelques secondes sur des runs non comparables. Porsche a surtout déroulé un programme de prise en main, et Lola a procédé à des sorties d’installation pour fiabiliser l’ensemble avant d’augmenter graduellement la charge. À ce stade, la prudence est de mise : les modes de puissance, la charge énergétique autorisée, le trafic en piste et les fenêtres météo transforment toute comparaison brute en exercice théorique.

Un élément marquant ressort cependant : la Gen4 a déjà impressionné par son potentiel. Des retours convergents évoquent une voiture « franchement rapide », plus rigide, mieux finie et plus « racecar » dans ses sensations. L’ensemble châssis/groupe motopropulseur inspire manifestement confiance, au point que certains pilotes parlent d’un véritable bond qualitatif. Pour un test de mise en route, c’est un signal fort.

Programmes des constructeurs et retours des pilotes 🧑‍✈️

La diversité des line-ups a enrichi le spectre de retours. Les équipes ont misé sur des profils variés, mélangeant titulaires confirmés, pilotes d’essai aguerris et talents en devenir. Le plateau d’essais a notamment réuni :

  • Stellantis – Andre Lotterer et Nick Cassidy
  • Jaguar – Stoffel Vandoorne et Antonio Félix da Costa
  • Nissan – Benoît Tréluyer
  • Porsche – Nico Müller
  • Lola – Zane Maloney, Lucas di Grassi et Hugh Barter

Ce casting a permis de croiser des styles de pilotage distincts et des méthodes de mise au point complémentaires. Les runs de Lotterer ont, par exemple, posé un cadre de référence pour le travail pneus et l’endurance des séquences de performance. Chez Jaguar, le duo Vandoorne/da Costa a apporté un retour analytique précis, accélérant la structuration des runs après une matinée perturbée. Tréluyer, seul au volant chez Nissan sur le premier segment du test, a offert une continuité précieuse dans la collecte de données et la validation des corrélations. Chez Porsche, Nico Müller a conduit un programme essentiellement axé sur la fiabilité et l’intégration des systèmes. Lola, enfin, a étalé des sorties courtes pour valider progressivement la fonctionnalité complète de son package.

Du cockpit, le ressenti est sans équivoque : la Gen4 est plus incisive, plus communicative et plus rapide. L’amélioration de la qualité perçue – du comportement mécanique à la cohérence électronique – est citée comme un marqueur fort. Les pilotes notent aussi un seuil de confiance plus élevé en entrée et en milieu de virage, un point clé pour une catégorie où la densité sportive se joue souvent sur la capacité à répéter des tours propres dans des fenêtres d’énergie strictes.

Un mot, enfin, sur la gestion du calendrier : la météo a contraint les plans initiaux, limitant certains à quatre sessions sur les deux premiers jours pendant que d’autres n’en totalisaient que trois. Cette contrainte devient presque une opportunité stratégique : elle oblige à prioriser les tâches, à isoler les variables et à concentrer la collecte de données sur les items à plus forte valeur (fenêtres de température pneus, mapping de récupération, calibration des modes de puissance, stabilité au freinage et gestion thermique).

Tout ce que nous avons découvert sur le test secret de la nouvelle voiture de Formule E

Pneus Bridgestone, météo capricieuse et stratégie de roulage 🌧️

L’arrivée de Bridgestone apporte une variable déterminante pour la Gen4. Au cœur du programme : caractériser l’adhérence en conditions fraîches, comprendre le temps de mise en température, prédire la dégradation sur des runs de 8 à 12 tours, et tester la cohérence entre les spécifications slick (ou plutôt « toutes conditions sèches » en philosophie d’E‑Prix urbain) et pluie. Le roulage abordé sur sol humide – attendu sur la fin de semaine – doit offrir un premier étalonnage des fenêtres de grip, des pressions optimales et de la progressivité au-delà du seuil d’adhérence.

Sur piste sèche mais fraîche, les premiers enseignements portent sur la stabilité en appui et la constance au freinage régénératif. L’équilibre entre récupération d’énergie et motricité à l’accélération reste le nerf de la guerre, notamment à la sortie de la chicane provisoire. Les équipes ont alterné « push laps » et « cool laps » pour contrôler la température des pneus et des systèmes, tout en évaluant les réponses du groupe motopropulseur à différents niveaux de puissance. Cette approche granulaire crée un corpus de données riche, indispensable avant d’entamer des programmes de performance plus agressifs.

La météo a façonné la semaine : une journée entière sans roulage a contraint certains à replanifier, avec pour effet collatéral de redistribuer les sessions restantes. Pour les équipes en retard de roulage, l’objectif du week-end était clair : fiabiliser d’abord, puis, si la fenêtre météo le permet, glisser quelques séquences de performance représentatives. Pour les plus avancés, la priorité devenait l’apprentissage des pneus en conditions variées, en multipliant les variantes de trajectoire, les profils de freinage et les simulations de course.

Architecture Gen4, puissance et modes d’énergie ⚡

La Gen4 se présente comme une évolution majeure du package Formule E, avec un accent porté sur l’efficacité globale, la qualité de fabrication et la vitesse de pointe en configuration d’E‑Prix. Si les chiffres officiels ne sont pas le sujet de ces essais confidentiels, les retours des pilotes convergent : la voiture est « sérieusement rapide » et, surtout, « beaucoup plus racecar » dans ses sensations. Plusieurs facteurs se combinent :

  • Rigidité et contrôle accrus: un châssis et une intégration mécanique plus rigoureux qui augmentent la confiance en appui et en transition.
  • Gestion énergétique optimisée: des cartographies plus fines pour marier récupération et déploiement, avec une régularité accrue sur des runs répétés.
  • Qualité système en hausse: électronique, puissance, refroidissement et calibration semblent progresser de concert, réduisant le bruit dans les données et facilitant la mise au point.
  • Freinage et motricité: la chicane temporaire a servi de laboratoire pour évaluer la progressivité du freinage régénératif et la capacité à reposer la puissance tôt, sans pénaliser le pneu.

Cette combinaison ouvre la voie à des courses plus stratégiques et potentiellement plus rapides, avec un delta de performance mieux exploitable entre modes d’attaque, gestion de l’énergie et tactiques de peloton. À Monteblanco, les équipes ont surtout cherché à valider que les fondations sont saines : pas d’alertes majeures, des problèmes classiques de jeunesse traités en temps réel, et un potentiel qui ne demande qu’à être libéré au fil des itérations.

Il est également notable que la discipline du test – pas de chasse au temps maximale, pas de surenchère publique – permet de se concentrer sur l’essentiel : corréler la simulation et la piste, poser des jalons méthodiques et uniformiser les conditions de comparaison. Lorsque viendront les prochains roulages, le passage de la fiabilité à la performance sera d’autant plus fluide que ces bases auront été consolidées.

Perspectives et hiérarchie provisoire 🏁

À ce stade, la hiérarchie se lit à travers le prisme de la fiabilité et des programmes menés. Stellantis apparaît comme le leader précoce en volume de roulage, un atout majeur pour lancer la courbe d’apprentissage pneus/énergie. Jaguar a progressé significativement entre la matinée et l’après-midi du deuxième jour, enchaînant un run consistant et montrant une montée en cadence prometteuse. Nissan occupe une position intermédiaire, solide sur la méthode avec un seul pilote au départ pour lisser les variables. Porsche a concentré ses efforts sur une montée en puissance maîtrisée, et Lola s’est focalisée sur la fonctionnalité et la validation des systèmes, une étape nécessaire avant d’attaquer la performance.

Des observateurs en bord de piste estiment que Stellantis et Jaguar ont déjà trouvé un terrain commun convaincant en termes de rythme relatif, tandis que Nissan se place à courte distance, handicapée surtout par la variabilité des modes de puissance et la météo. Porsche et Lola n’ont pas encore enclenché des séquences considérées comme pleinement représentatives, mais leur trajectoire de progression semble claire : fiabiliser, puis densifier les runs pour dégager des tendances de performance solides.

Si l’on devait tirer quatre enseignements clés pour la suite :

  1. La fiabilité paye: accumuler les tours reste la monnaie forte de l’intersaison; chaque session validée réduit l’incertitude et sécurise les choix de développement.
  2. Les Bridgestone redessinent la mise au point: la compréhension des fenêtres de grip et de température sera l’obsession des prochaines semaines, surtout avec la pluie en variable majeures.
  3. La Gen4 inspire confiance: plus de vitesse, plus de qualité, plus de feeling; les pilotes parlent d’un saut qualitatif net qui promet des courses encore plus intenses.
  4. La hiérarchie est mouvante: les écarts actuels sont autant le reflet des plans de test que d’un niveau de performance intrinsèque; les prochaines sessions, surtout en conditions mixtes, affineront le tableau.

La séquence de fin de semaine, avec une probabilité accrue de roulage sur le mouillé, pourrait rebattre légèrement les cartes. Ce sera l’occasion d’étalonner la spécification pluie Bridgestone, de valider des pressions et des mises en température réalistes, et d’évaluer la stabilité du package Gen4 dans des conditions difficiles. Quiconque s’en sortira avec des repères clairs en aura beaucoup gagné pour les premières manches de la saison.

En synthèse, Monteblanco a livré ce qu’on attendait d’un test secret de nouvelle génération : des données denses, des progrès tangibles et un frisson de performance déjà perceptible. La Gen4 débute sa vie sportive avec de solides signaux : fiabilité en hausse, qualité éprouvée, potentiel de vitesse manifeste. Reste à transformer l’essai en vitesse de pointe mesurable, en rythme de course tenable et en stratégie énergétique gagnante. Les prochains roulages, avec un partage plus équilibré entre performance et gestion, devraient clarifier la hiérarchie naissante.

Et si les chronos resteront, pour l’instant, confinés aux ordinateurs des ingénieurs, une vérité s’impose déjà : la Formule E entre dans une phase de maturité technique qui promet des duels plus denses, des stratégies plus fines et des pilotes plus impliqués que jamais. Les premières leçons de Monteblanco sont claires : la Gen4 a de l’appétit, du coffre et une belle marge d’optimisation.

Alors que les couvertures chauffantes imagées se retirent et que la pluie menace, une chose demeure: chaque tour bouclé ici écrit discrètement l’avenir de la catégorie. Et c’est souvent dans la discrétion des garages que naissent les plus belles audaces. La suite se jouera bientôt en public; d’ici là, les ingénieurs peaufinent, les pilotes affûtent, et la Gen4 s’éveille. En piste, l’électricité ne fait pas de bruit – mais elle fait toute la différence. ✨

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