Clap de fin pour l'équipe McLaren en Formule E : les coulisses d'une disparition inattendue 🏁🔋

🔍 Contexte : l'histoire mouvementée de l'équipe McLaren en Formule E

Au cours des derniers mois, Ian James, directeur d’équipe de McLaren Formula E, affichait encore son optimisme quant à la survie de son équipe. Et pour cause : il avait déjà réussi ce genre de tour de force lorsqu'en 2022, après le départ de Mercedes de la discipline, il avait assuré la continuité du projet sous les couleurs orange vif de McLaren. Cependant, à l’approche de l’E-Prix de Jakarta, en juin dernier, un tournant brutal eut lieu, modifiant irréversiblement l'avenir de cette structure renommée.

A cette période précise, les négociations avancées avec Stellantis (notamment via les marques Citroën ou Opel) pour un éventuel partenariat semblaient prometteuses. Malheureusement, elles se sont subitement effondrées, mettant fin aux espoirs de James et son équipe d'assurer l'avenir en Formule E. « En dépit d'un vif intérêt initial et certaines belles perspectives, nous n'avons malheureusement pas été en mesure de trouver la solution nécessaire à la pérennité de l'équipe », confie Ian James.

📉 La rupture avec Stellantis : enjeu d'autonomie et de gouvernance

L’échec inattendu des négociations avec Stellantis semble provenir principalement de questions liées au contrôle opérationnel de l'équipe. Le constructeur automobile souhaitait avant tout avoir une autonomie importante sur la gestion sportive, technique et logistique de l'équipe, chose que McLaren n’était pas prête à concéder intégralement.

Cette volonté forte de contrôler les processus venait probablement des expériences passées de Stellantis avec sa marque DS au sein de l'équipe Penske. Ce partenariat a régulièrement entraîné des tensions, notamment lorsque Jay Penske, propriétaire de la licence, a embauché l'ancien directeur technique de Jaguar, Phil Charles, qui a apporté d'importants changements structuraux sans entièrement convier Stellantis aux décisions clés.

💡 Maserati MSG : l'autre facteur indirectement décisif

Par ailleurs, la situation financière complexe de Maserati MSG, autre équipe affiliée à Stellantis, n’a certainement pas facilité la situation pour McLaren. Actuellement, Maserati MSG accumule les dettes et dépend fortement de financements externes, notamment ceux octroyés par Formula E Operations elle-même.

Cette situation, jugée insoutenable par d'autres équipes et constructeurs du championnat qui investissent massivement en Formule E, crée nécessairement un sentiment d'injustice et génère des tensions au sein du paddock. Ce déséquilibre concurrentiel évident pose également problème sur l’image globale et la stabilité économique du championnat devant ses sponsors et investisseurs.

Cela a probablement eu un effet dissuasif pour d’éventuels repreneurs de l'équipe McLaren, qui auraient pu percevoir les difficultés financières de Maserati MSG comme un signe avant-coureur des risques associés à de tels investissements dans le championnat de Formule E.

⏱️ Manque de temps et retraits financiers : la double peine

La fenêtre temporelle pour trouver un nouvel investisseur était extrêmement restreinte pour Ian James et les siens. Les licences pour participer au championnat 2025/2026 devant être déposées impérativement à la mi-septembre, le délai restant pour conclure les négociations et réaliser une étude approfondie des souhaits et capacités financières d'un repreneur potentiel était extrêmement limité.

Par ailleurs, l'annonce du partenaire principal de McLaren Formula E, NEOM, de ne pas renouveler son soutien financier après trois saisons a représenté le coup fatal à la stabilité déjà précaire de l'équipe. Sans l’investissement massif consenti par NEOM au départ, il y a fort à parier que McLaren ne serait même pas restée sur la grille jusqu'à présent, clôturant son histoire dès l'époque de Mercedes EQ et du sacre de Stoffel Vandoorne.

James était cependant en discussion avec de nombreux constructeurs pour préparer la nouvelle génération des monoplaces Gen4 attendue prochainement : Porsche, Jaguar, Stellantis, Lola et Nissan. Des discussions avec Hyundai étaient aussi dans les cartons, mais le temps a bel et bien manqué : Hyundai priorise actuellement ses efforts dans d'autres disciplines, à savoir le Championnat du monde des rallyes et son nouveau programme en WEC avec la marque Genesis.

🏎️ Un héritage brillant mais une fin inévitable

Il faut retenir que Ian James a réussi durant de nombreuses années à maintenir vivante une structure complexe avec Mercedes EQ et ensuite McLaren, grâce à ses compétences reconnues en management et en négociation commerciale. Mais les réalités économiques et stratégiques l'ont finalement rattrapé, et malgré ses efforts considérables, maintenir l’équipe dans le paysage difficile et concurrentiel de la Formule E s’est avéré impossible une seconde fois.

Transformer Mercedes EQ en McLaren Formula E et assurer ainsi sa survie pendant plusieurs saisons constituait déjà en soi un exploit remarquable. Mais les contraintes multiples ont finalement eu raison de ces ambitions élevées, mettant ainsi un terme à une belle aventure, riche en succès et en rebondissements.

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