💬 Un climat de peur et de silence s’installe en Formule 1

À l’aube d’une élection cruciale pour la présidence de la Fédération Internationale de l’Automobile (FIA), un constat inquiétant saisit le monde du sport automobile : la crainte de s’exprimer librement plane au-dessus du paddock de la Formule 1. Responsables d’écuries, membres influents, ainsi que clubs nationaux de la FIA, tous se murent dans le silence, redoutant d’éventuelles représailles pour leurs opinions sur la direction actuelle de la fédération.

Tim Mayer, ancien commissaire sportif en F1 et aujourd’hui candidat à la présidence de la FIA, met en lumière une atmosphère pesante où l’autocensure devient la norme. « Je dis à haute voix ce que d’autres n’osent pas exprimer publiquement », confie-t-il. Selon lui, de nombreux acteurs sont tentés de soutenir un changement de gouvernance, mais craignent des sanctions pour eux-mêmes ou leurs équipes. Ce climat rappelle, selon Mayer, un véritable « règne de la terreur » instauré sous l’actuelle présidence.

Dans les coulisses de la discipline reine du sport automobile, la parole se libère uniquement en comité restreint. Mayer rapporte que plusieurs directeurs d’écurie et membres influents du circuit approuvent ses prises de position, mais préfèrent rester anonymes. Un dysfonctionnement grave pour une instance censée garantir l’équité et la liberté d’expression de tous ses acteurs.

« En tant que régulateur, il ne devrait jamais y avoir de jeux de pouvoir ou de menaces à l’encontre des compétiteurs », insiste-t-il. Les témoignages s’accumulent également parmi les membres des clubs nationaux de la FIA, qui observent une méfiance croissante envers la présidence sortante.

Les changements fréquents de personnel et la pression ressentie en interne participent à ce climat délétère. Selon Mayer, le taux de renouvellement du staff à la FIA est actuellement alarmant, ce qui nuit à la stabilité et à la confiance envers l’institution. Une situation qui incite à s’interroger sur l’environnement de travail au sein même de la fédération internationale.

🌍 Inclusion et diversité : une réalité à nuancer

La question de l’inclusion et de la diversité au sein de la FIA est également au cœur du débat. Suite à la conférence de presse donnée durant le Grand Prix de Grande-Bretagne, la présidente de la commission des femmes dans le sport automobile, Burcu Cetinkaya Bonnet, a invité Mayer à revoir ses critiques sur une prétendue illusion de la diversité. Elle met en avant de réels progrès en matière de présence féminine à des postes stratégiques.

Cependant, Mayer maintient ses propos : si la représentativité féminine a connu une avancée, cette évolution serait avant tout le résultat de réformes antérieures, initiées sous le mandat de l’ancien président Jean Todt, bien plus qu’une initiative de l’actuelle gouvernance. Il rappelle que de nombreuses femmes occupant des rôles importants ont quitté prématurément la FIA, illustrant une précarité de ces acquis : « Le nombre de femmes au sein du Conseil Mondial du Sport Automobile a augmenté, c’est un fait. Mais tirer un bilan positif nécessiterait une stabilité, un environnement sain et durable où chaque voix puisse être entendue et respectée. »

Des exemples concrets, comme le départ de l’ancienne directrice générale ou de la responsable de la diversité, équité et inclusion, montrent combien l’inclusion reste fragile. Les changements de positions et les départs successifs posent la question de la sincérité et de la profondeur de l’engagement de la FIA sur ces sujets fondamentaux. Mayer prône, pour l’avenir, une gouvernance réellement participative et respectueuse, afin de garantir la pérennité des avancées et de créer un environnement de travail où chacun peut s’exprimer librement, sans peur.

Il est évident que, malgré les annonces officielles, trop d’acteurs restent à la marge et peinent à s’inscrire durablement dans le fonctionnement collectif de la fédération. Les progrès mesurables sont encore trop souvent entachés par des dynamiques politiques qui limitent leur impact à long terme.

🚀 Réformer la gouvernance : Les grandes promesses de changement

Au-delà des critiques, la campagne présidentielle actuelle s’appuie sur un plan de transformation audacieux. Mayer propose une rupture avec le mode de gouvernance actuel, estimant que le rôle du président de la FIA doit évoluer pour répondre aux défis du XXIème siècle. Son ambition ? Développer une vision stratégique à long terme, axée sur l’innovation, la mobilité durable et l’inclusion de tous les acteurs du sport automobile.

Selon lui, le président de la FIA doit être un véritable chef d’orchestre, capable de fédérer les énergies autour d’un projet clair et ambitieux. « Nous devons définir où la FIA souhaite être dans dix ans : sur la mobilité, la technologie, l’écologie, mais aussi en termes d’impact social », explique-t-il.

Une telle transformation passe par la restauration de la confiance, le dialogue avec l’ensemble des parties prenantes et la mise en œuvre d’un plan d’action participatif. Finies les décisions unilatérales, place à la concertation et à la co-construction des politiques sportives et institutionnelles. Pour Mayer, il s’agit d’adopter une gouvernance exemplaire, transparente et tournée vers l’avenir, capable de hisser la FIA au rang d’organisation modèle dans le monde du sport international.

Sa campagne insiste également sur la nécessité de tenir compte des avis de tous les membres, de garantir la liberté d’expression au sein des structures de la FIA et de rétablir une atmosphère sereine dans les paddocks, loin des pressions et des menaces. Mayer appelle tous les décideurs à faire preuve de courage et à s’engager en faveur d’une réforme profonde, nécessaire pour assurer la légitimité et l’efficacité de la fédération dans les années à venir.

🤝 Vers un nouveau leadership et une dynamique collaborative

L’un des enjeux majeurs de cette élection réside aussi dans la constitution d’une équipe solide, pluraliste et compétente pour accompagner le futur président. Mayer travaille activement à l’élaboration de sa liste de collaborateurs et de responsables de haut niveau, persuadé que la force du collectif sera déterminante pour faire émerger un nouveau cap pour la FIA.

Cependant, le processus de campagne actuel décourage la publication prématurée de ces noms, notamment pour protéger les personnalités pressenties de pressions ou de mises à l’écart stratégiques. Cette prudence témoigne une fois de plus du climat tendu et des enjeux élevés qui caractérisent le monde du sport automobile international.

Mayer défend une vision du leadership basée sur la confiance, la transparence et la capacité à anticiper les défis technologiques et humains : « Le président doit incarner une vision à long terme, fédérer l'ensemble de l’écosystème, et garantir que chaque voix, du plus petit club local jusqu’aux plus grandes équipes, soit entendue et prise en compte dans les orientations futures. »

L’ouverture à l’international, l’écoute active et la valorisation des talents émergents doivent être les piliers d’une FIA moderne, capable de s’adapter aux évolutions du monde et de rester un pionnier en matière d’innovation sportive et sociétale.

🌟 L’espoir d’un renouveau pour la FIA et la F1

En conclusion, le prochain scrutin à la tête de la FIA sera bien plus qu’une simple élection : il cristallise une véritable aspiration au changement, à la transparence et à l’exemplarité. Les acteurs du sport automobile, de la Formule 1 aux instances nationales, attendent une transformation profonde du leadership et des pratiques internes afin de garantir une fédération à la hauteur de ses missions internationales.

Même si la peur freine encore bien des ambitions, l’énergie du renouveau et la clarté des engagements proposés nourrissent l’espoir de voir, demain, une FIA moderne, inclusive et visionnaire. Aux portes d’un virage décisif pour la gouvernance du sport automobile, chacun a désormais le pouvoir de choisir le camp du progrès et de la confiance collective.

🚦 Quel que soit le résultat de cette élection, la F1 et la FIA sont à l’aube d’une nouvelle ère. Osons la parole, la transparence et l’innovation afin de bâtir ensemble la fédération dont l’ensemble du paddock, et au-delà, sera fier demain.

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