Enchères automobiles : entre records et résilience face aux défis économiques

Les enchères automobiles défient les obstacles économiques

Le spectre des tarifs douaniers inquiète les nouveaux constructeurs automobiles, mais du côté des collectionneurs, les récentes ventes aux enchères révèlent une histoire bien différente. RM Sotheby's prévoit de vendre près d'un milliard d'euros de voitures cette année, un montant similaire à 2024, selon Rob Myers, président et CEO du groupe RM.

Le début d'année est particulièrement dynamique. Le 1er février, au musée Mercedes-Benz de Stuttgart en Allemagne, une Mercedes-Benz W 196 R Streamliner de 1954 a été vendue pour 49 millions d'euros. Quatre jours plus tard, au salon de l'auto Retromobile à Paris, une Ferrari 250 LM de 1965 a atteint 33 millions d'euros. Le 27 février, un Ford GT40 Mk II de 1966 a été vendu pour 12,3 millions d'euros lors des ventes du festival ModaMiami à Coral Gables, Floride. L'entreprise se prépare à vendre en avril des voitures ayant appartenu au célèbre industriel italien Gianni Agnelli.

Au-delà des enchères, le désir pour des modèles classiques comme la Mercedes-Benz 300SL Gullwing persiste parmi les passionnés. Ce même enthousiasme se retrouve aujourd'hui auprès de ceux qui cherchent à faire l'expérience de la LOA ou du leasing moderne pour réaliser leur rêve automobile grâce à Joinsteer.

Rob Myers, entrepreneur canadien réputé pour sa perspicacité, a bâti son empire sur la restauration automobile dès 1976. Sotheby's, devenu actionnaire majoritaire en 2022, a permis à l'entreprise de s'étendre dans des villes comme Dubaï, Londres et Los Angeles.

Mais quand on gratte sous la surface, Myers se révèle être un homme engagé dans sa communauté. Dans sa ville natale de Chatham, Ontario, il a investi des millions dans la revitalisation des bâtiments, dont un hôtel de charme et un restaurant. Il soutient depuis longtemps le Centre de traitement pour enfants de Chatham-Kent et le musée communautaire historique noir de la région.

Néanmoins, quand on le voit évoluer lors des ventes aux enchères, Myers garde un œil critique sur le marché. « Je surveille les tendances, je m'assure que nous ne surévaluons pas », confie-t-il avec une franchise désarmante.

Le marché des enchères en pleine mutation

Dans ce secteur, les erreurs sont coûteuses. « J'ai perdu des millions sur certaines affaires, mais chaque perte était une leçon, une sorte de diplôme de Harvard », admet Myers.

Les acheteurs doivent se montrer prudents et bien informés. « Beaucoup ne comprennent pas vraiment le marché et tombent dans les pièges d'un conseil maladroit ou intéressé », avertit-il.

Alors que le calendrier des enchères s'intensifie avec des ventes en ligne quasi continues, Myers s'inquiète de la saturabilité de ce modèle. « Trop de ventes. Le marché devra probablement s'auto-corriger », préconise-t-il.

Pragmatique, il conclut : « Dans ce domaine, il faut savoir s'adapter. Cela demande des années d'expérience pour vraiment comprendre les subtilités. »

Pour Myers, la motivation réside dans l'excellence plutôt que dans l'argent. « Nous sommes la compagnie numéro un, c'est plus une question de fierté que de finances. »