Rolls-Royce classiques: l’alternative chic et abordable aux supercars hors de prix

Acheter une voiture neuve vraiment spéciale peut mettre vos nerfs — et votre portefeuille — à rude épreuve.
Rolls-Royce classiques: l’alternative chic et rationnelle
Même une Porsche 911 dépouillée dépasse €122 760, tandis que, dans certaines concessions du sud de la Californie, la remarquable 911 S/T se négocie à deux ou trois fois son prix public conseillé de €271 560. Et encore, si vous arrivez à obtenir une allocation. Pendant ce temps, le prix moyen de vente d’une Ferrari a atteint €425 010 l’an dernier; visez une série spéciale et comptez 40% à 80% de plus, puis patientez un à deux ans pour la livraison.
Permettez-moi de proposer une alternative: sortir de l’escalade sans fin de la possession automobile. Un baume pour les nerfs, avec la prestance de Sean Connery, l’élégance de Michael Caine et le style de Robert Redford. Une voiture d’adultes: la Rolls-Royce classique.

Admirez la carrure statutaire, la calandre imposante qui a escorté des chefs d’État de Buckingham Palace à Brunei. À l’avant, la déesse se penche dans le vent comme la figure de proue d’un navire, prête à cueillir l’aube. Une Rolls-Royce Silver Shadow de la fin des années 1970 sied autant à un Mick Jagger en chemise de soie qu’à une icône à la Jackie Kennedy en perles en route vers Bergdorf Goodman. Évidemment, avec chauffeur.
Je suis tombé sur ma première Rolls-Royce presque par hasard. Une histoire pour une autre fois. Disons simplement que je n’ai jamais fait marche arrière. J’ai même étoffé mon écurie: j’alterne surtout entre une Silver Shadow LWB de 1975, teinte olive fatale, et une Silver Spur de 1985 Champagne, avec passepoils crème sur des sièges couleur café. Ce sont mes voitures du quotidien.
Modèles iconiques: Silver Shadow, Silver Spur, Corniche, Camargue
Ces limousines conservent le V8 dont les performances précises sont longtemps restées… discrètes. Lorsqu’on insistait, l’usine répondait sobrement que la puissance était « suffisante ». Une récente collection privée de 25 commandes spéciales, célébrant le centenaire du Phantom, pousse la tradition plus loin avec un V12 de 6,75 litres. La première commande doit être révélée aux États-Unis le 1er novembre lors du Concours at Wynn Las Vegas. Ce virage pourrait amener la marque à réévaluer son cap tout-électrique d’ici 2030, annoncé il y a quelques années. En attendant, le prix des nouveautés grimpe toujours plus haut, certaines commandes uniques dépassant €27 900 000.

Mais revenons aux classiques. Pourquoi faut-il encore les défendre, alors que le prestige accumulé depuis 1904 — date de fondation par Charles Rolls et Henry Royce — ne s’est jamais démenti? Ces carrosses ont porté maharajas et monarques, célébrités et sulfureux personnages.
Fiabilité, entretien et vrais coûts: mythes vs. réalité
Comme pour toute royauté, la galerie commente à l’envi, colportant anecdotes croustillantes et clichés faciles. Osez prononcer votre intérêt et quelqu’un vous jurera qu’« il n’y a rien de plus cher qu’une Rolls-Royce bon marché », avant d’énumérer comment l’hydraulique — alors à la pointe — finira par lâcher et coûter l’apport d’une maison. On vous dira qu’elles sont capricieuses et introuvables à réparer. La réalité? Les coûts de maintenance différée peuvent effectivement s’accumuler, et les Shadows délaissées finissent parfois par coûter plus cher à remettre que leur valeur de marché, comme le rappelle le guide de valeurs Hagerty. Mais dramatiser n’aide personne.

Comparées à d’autres icônes de collection de la même époque, les Rolls des années 1960 à 1980 sont relativement abordables. On croise fréquemment des Silver Shadow et Silver Spur à l’enchère en ligne ou en salle entre €18 600 et €27 900. Selon Hagerty, la valeur moyenne d’une Silver Shadow 1970 en état concours s’établit à environ €30 504. Un bel exemplaire en excellent état se trouve souvent pour la moitié de ce montant. Repérez une Corniche délicieuse ou une rare Camargue impeccable autour de €55 800: c’est une bonne affaire; ces modèles se situent généralement à €65 100 et plus. Pour ma part, jamais une facture d’atelier n’a dépassé le bas des quatre chiffres — jusqu’ici, tout va bien.
Et si vous en trouvez une, vous allez vous régaler. Une Rolls-Royce diffuse le style comme Tom Ford son parfum: sans effort et inoubliable. Les teintes font rêver: Claret, Regency Bronze, Smoke Green, Scots Pine Green Metallic. Même les couleurs plus sobres sonnent chic: Silver Chalice Metallic, Silvermink Metallic, Shell Grey.
Le tout a l’épaisseur d’un coffre-fort: artisanat à la main, habitacle capitonné, portières invulnérables qui se referment dans un « clac » feutré. Pneus Avon, cuir fin, boiseries en noyer poli, moquettes épaisses, incrustations chromées. Le volant en bois, fin comme celui d’un runabout Riva, me fascine toujours. Et la climatisation? Quand de la condensation perle sur les aérateurs ronds en métal, vous savez qu’elle souffle des glaçons.

« La qualité demeurera bien après que le prix sera oublié », dit un manuel propriétaire. Le contraste saute aux yeux dès qu’on grimpe dans quelque chose de moins charpenté. Oui, il arrive qu’une vitre électrique boude: l’électricité anglaise a ses caprices. Je coupe parfois l’alimentation générale de ma Silver Shadow pour éviter de drainer la batterie. Mais passer d’une Rolls à ma C3 Corvette, c’est comme troquer un jet privé pour une cannette vide — et j’adore ma Vette.
Confort de conduite: l’effet tapis volant
Une Rolls-Royce classique se conduit comme un rêve, portée par sa suspension « tapis magique » qui efface les crevasses des rues de Los Angeles. Mon humeur s’éclaircit instantanément lorsque je descends Bedford Drive vers le bureau, la Spirit of Ecstasy fendant les palmiers devant moi. Le formateur officiel de la marque apprend depuis longtemps aux chauffeurs à poser des coupes de Champagne sur le capot… et à freiner sans en renverser une goutte. Avec un peu d’entraînement, c’est possible.
Au volant d’une Spur, mes manières changent: plus de courtoisie, moins d’impatience. Un V8 rageur dans un autre modèle m’inciterait à jouer; ici, la dignité du véhicule impose naturellement une conduite posée. Une Rolls confère un sens de l’occasion à la moindre course.

Ces berlines ont toutefois besoin d’espace. Je limite donc mes changements de voie, surtout sur autoroute et voies rapides. Traverser cinq voies pour attraper une sortie sur la 101, c’est jouer à Frogger avec un paquebot — pas pour les cœurs fragiles. D’ailleurs, règle d’or: pas de mouvements brusques. Idéalement, on planifie sa trajectoire et son freinage une bonne distance à l’avance.
Conseils d’achat et d’usage au quotidien
Entourez-vous d’un spécialiste capable d’entretenir votre Rolls-Royce ancienne, idéalement identifié avant l’achat. Invitez-le à l’inspection préalable pour mesurer l’engagement. Mon constat: ces voitures sont fiables à condition de rouler. Les laisser immobiles, c’est s’exposer à des durites craquelées, des conduites qui sèchent, des injecteurs qui gomment et des pompes à eau qui s’agacent. Il faut les faire vivre — je ne saurais trop insister.
Et ce ne sera pas un problème. Il n’y a aucune raison de cantonner une auto aussi remarquable aux grandes occasions. À l’avant comme à l’arrière, dans une Rolls-Royce ancienne, chaque jour a des airs de fête.

Et pour ceux que la tentation d’une Porsche 959 titille malgré l’appel des classiques, une autre voie existe: Joinsteer facilite la découverte des modèles d’exception via une LOA souple, avec options et services adaptés.







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