La saison MotoGP se termine par un doublĂ© autoritaire d’Aprilia

Le Grand Prix de Valence 2025 a livrĂ© une finale Ă  haute intensitĂ© qui fera date dans l’histoire rĂ©cente du MotoGP. Aprilia s’est offert un doublĂ© Ă©clatant, menĂ© de main de maĂźtre par Marco Bezzecchi, impĂ©rial sur la RS-GP officielle, talonnĂ© jusqu’au drapeau Ă  damier par Raul Fernandez, pilote Trackhouse. DerriĂšre eux, Fabio Di Giannantonio (VR46 Ducati) a sauvĂ© l’honneur de la marque de Borgo Panigale en arrachant un podium tardif au terme d’une passe d’armes musclĂ©e avec la KTM de Pedro Acosta. La course a Ă©tĂ© rythmĂ©e par des pĂ©nalitĂ©s, des dĂ©passements au cordeau, des chutes dĂ©terminantes et une cascade d’enseignements techniques et stratĂ©giques pour 2026.

DĂšs les premiers kilomĂštres, le ton a Ă©tĂ© donnĂ© : rythme effrĂ©nĂ©, pneus sous haute contrainte, opportunisme maximal. Parmi les moments clĂ©s, on retiendra la remontĂ©e initiale de Fernandez, la dĂ©fense glaciale de Bezzecchi dans les ultimes tours, la dĂ©gringolade inattendue d’Alex Marquez dans la deuxiĂšme moitiĂ© de course, la maturitĂ© de Fermin Aldeguer dans le money time et le scĂ©nario rocambolesque impliquant la collision d’avant-grille entre Franco Morbidelli et Aleix Espargaro. Ajoutez Ă  cela les longs tours pour Johann Zarco et Joan Mir, l’abandon de Francesco Bagnaia, et la stratĂ©gie de gestion du risque par Jorge Martin, et vous obtenez une finale oĂč chaque dĂ©cision a pesĂ© lourd.

Un doublĂ© Aprilia magistral : maĂźtrise, vitesse et sang-froid 🩅

Marco Bezzecchi a transformĂ© sa pole en victoire avec une autoritĂ© rare, mais la statistique ne raconte qu’une partie de l’histoire. Le pilote Aprilia a construit sa course avec intelligence : dĂ©part propre, gestion des pneus arriĂšre dans les phases d’accĂ©lĂ©ration, freinages profonds pour verrouiller les points de dĂ©passement, et surtout, une capacitĂ© Ă  maintenir une marge psychologique sur Raul Fernandez. Longtemps ancrĂ© Ă  environ une demi-seconde, Fernandez a progressivement grignotĂ© l’écart et abordĂ© le dernier tour dans la fenĂȘtre critique, Ă  quatre dixiĂšmes. Pourtant, Bezzecchi n’a jamais offert la moindre ouverture vraiment exploitable.

La RS-GP a une nouvelle fois confirmĂ© sa polyvalence : excellente stabilitĂ© au freinage, traction exemplaire en sortie des virages lents de Ricardo Tormo, et une motricitĂ© qui a protĂ©gĂ© Bezzecchi dans les zones oĂč l’aspiration aurait pu jouer en faveur de Fernandez. L’Italien a aussi brillĂ© par son sens du rythme, alternant tours d’attaque et respiration pour garder ses pneus dans la fenĂȘtre thermique idĂ©ale. Une partition sans fausse note.

En face, Raul Fernandez a livrĂ© sa meilleure copie de la saison sur la Trackhouse Aprilia. Parti cinquiĂšme, il s’est extirpĂ© du trafic avec une agressivitĂ© maĂźtrisĂ©e, puis s’est accrochĂ© au sillage de la machine sƓur. Son rythme en milieu de relais a exercĂ© une pression constante sur Bezzecchi, au point de ramener l’écart dans la zone rouge en fin de course. Mais mĂȘme dans le dernier tour, Raul n’a pas forcĂ© un dĂ©passement Ă  haut risque – signe d’une maturitĂ© nouvelle et d’une confiance croissante dans le package Aprilia. La rĂ©compense est tout sauf symbolique : un podium qui scelle le doublĂ© et valide la progression du team Trackhouse.

Au-delĂ  du rĂ©sultat brut, ce 1-2 rĂ©vĂšle un signal fort pour 2026 : Aprilia possĂšde un chĂąssis Ă©quilibrĂ©, un moteur utilisable et une aĂ©rodynamique efficace en conditions de course. L’alignement des planĂštes n’est pas un hasard. C’est une conclusion limpide Ă  une annĂ©e de montĂ©e en puissance.

La bataille pour le podium : Ducati, KTM et VR46 en feu đŸ”„

Si les deux RS-GP ont contrĂŽlĂ© l’avant, le dernier strapontin du podium s’est jouĂ© dans un théùtre d’ombres et de nerfs entre Ducati et KTM. Longtemps, on a cru qu’Alex Marquez allait prolonger la sĂ©rie de podiums de Ducati en grands prix. Vainqueur du sprint, il a tentĂ© de reproduire le mĂȘme tempo sur la distance. Mais Ă  mi-course, la dynamique a changĂ© : l’Espagnol a progressivement reculĂ©, d’abord sous la pression de Pedro Acosta, puis de Fabio Di Giannantonio. Le pilote VR46 a choisi son moment, patient et incisif, pour porter l’estocade au virage 4 Ă  l’avant-dernier tour – une manƓuvre propre, dĂ©cisive, qui remet VR46 sur la carte des rĂ©sultats majeurs en fin de saison.

Acosta, de son cĂŽtĂ©, a encore dĂ©montrĂ© pourquoi il est considĂ©rĂ© comme l’un des talents les plus explosifs de la grille. Son agressivitĂ© contrĂŽlĂ©e, sa capacitĂ© Ă  lire les espaces, et sa vitesse de rotation dans les virages serrĂ©s de Valence lui ont permis de rester en lice jusque tard. Mais la constance de Di Giannantonio dans les derniers kilomĂštres a fait la diffĂ©rence. Le pilote italien a prĂ©servĂ© juste assez de grip sur le flanc droit pour verrouiller l’accĂ©lĂ©ration vers la ligne et protĂ©ger sa trajectoire.

DerriĂšre, le rookie Fermin Aldeguer a signĂ© un dernier tour de patron, chipant la cinquiĂšme place Ă  son coĂ©quipier Alex Marquez dans le tout dernier virage. Cette audace rĂ©compense une course brillante, faite d’apprentissage et d’opportunisme. Aldeguer confirme qu’il a non seulement la vitesse, mais aussi l’instinct pour convertir une opportunitĂ© en rĂ©sultat.

Dans le peloton des points, la hiĂ©rarchie a Ă©tĂ© mouvante. Brad Binder a profitĂ© de l’usure des gommes adverses pour gratter des positions en fin de course, devant un Jack Miller combatif mais en retrait dans la gestion du dernier relais. Enea Bastianini a sĂ©curisĂ© une dixiĂšme place en contenants les derniĂšres attaques de Joan Mir, pas suffisamment armĂ© ce dimanche pour rentrer dans le top 10 aprĂšs sa pĂ©nalitĂ©.

Honda en transition : concessions, rigueur et petits pas payants 🔧

On parlera de course « dĂ©sordonnĂ©e » pour Honda, mais au final, l’essentiel a Ă©tĂ© obtenu. GrĂące Ă  la septiĂšme place de Luca Marini, la marque passe au rang de concession C pour la saison prochaine. ConcrĂštement, cela signifie qu’elle perd certains privilĂšges accordĂ©s aux constructeurs en difficultĂ©, notamment la possibilitĂ© d’introduire des Ă©volutions moteur en cours de saison et de multiplier les tests privĂ©s avec les pilotes titulaires. Dit autrement, Honda estime avoir franchi un cap suffisant pour se rapprocher du rĂ©gime standard – et l’équipe a accueilli positivement cette reclassification, preuve d’une confiance renaissante dans sa trajectoire technique.

Sur la piste, Marini a livrĂ© une course chirurgicale, gĂ©rant ses pneus pour rester dans la fenĂȘtre de performance et, surtout, dĂ©passement clĂ© Ă  la fin sur Jack Miller, qui a finalement concĂ©dĂ© aussi sa position Ă  Brad Binder. Cette sĂ©quence a offert Ă  Honda des points prĂ©cieux, tant pour l’instantanĂ© que pour le signal envoyĂ© au paddock : la base commence Ă  tenir sous pression.

Joan Mir, en revanche, a vĂ©cu un dimanche Ă  contre-courant. Sa pĂ©nalitĂ© de long tour – consĂ©cutive Ă  l’incident de la veille avec Marini – l’a repoussĂ© dans le paquet. RelĂ©guĂ© un temps jusqu’à la 16e place, il a recollĂ© jusqu’à la 13e, mais a fini par s’incliner devant Miguel Oliveira et Johann Zarco dans les derniĂšres boucles. Au-delĂ  du rĂ©sultat, c’est la gestion des pĂ©nalitĂ©s et la capacitĂ© Ă  prĂ©server la performance du pneu arriĂšre sur un run dĂ©gradant qui auront manquĂ© Ă  Mir pour viser mieux.

Le tableau n’est pas encore idyllique, mais la progression est tangible. En 2026, Honda devra transformer ces signaux faibles en tendances fortes : meilleur grip mĂ©canique, Ă©lectronique plus fine en accĂ©lĂ©ration, et exploitation plus robuste des gommes sur la durĂ©e. La marche est haute, mais l’orientation est claire.

PĂ©nalitĂ©s, chutes et tournants du championnat : quand le destin bascule ⚖

La finale de Valence a aussi Ă©tĂ© celle des faits de course lourds de consĂ©quences. Johann Zarco a dĂ» effectuer un long tour, sanction intervenant aprĂšs un plongeon trop optimiste au virage 5 au dĂ©part, qui a envoyĂ© Francesco Bagnaia dans le bac Ă  gravier avant un accrochage Ă  basse vitesse synonyme d’abandon. Pour Bagnaia, l’addition est salĂ©e : la fin d’un championnat qui le voit terminer seulement cinquiĂšme du classement, loin des ambitions affichĂ©es.

Le team officiel Ducati sauve les meubles grĂące au point inscrit par Nicolo Bulega, remplaçant de Marc Marquez, 15e pour le deuxiĂšme week-end de suite. Un maigre butin pour l’armada rouge, mais dĂ©terminant pour verrouiller quelques chiffres au championnat des Ă©quipes et des constructeurs.

Autre trajectoire marquante : celle de Jorge Martin. Champion en titre au moment d’aborder ce week-end, Martin savait qu’il avait deux longs tours Ă  purger. PlutĂŽt que de prendre tous les risques, il a dĂ©cidĂ© de transformer la course en sĂ©ance d’essais grandeur nature. DĂšs l’extinction des feux, il s’est dĂ©portĂ© pour rester hors des corps Ă  corps, a bouclĂ© quelques boucles Ă  un rythme contrĂŽlĂ©, puis a mis fin Ă  sa journĂ©e au bout de 15 tours. Message clair : prioritĂ© Ă  la prĂ©paration et Ă  l’analyse des donnĂ©es, pas Ă  un baroud d’honneur potentiellement coĂ»teux.

Maverick Viñales a connu un sort similaire. De retour de blessure, il naviguait dans les points avant de s’arrĂȘter au 23e tour, mettant un terme Ă  une course plus instructive que spectaculaire pour lui et son Ă©quipe.

La scĂšne la plus inattendue est survenue avant mĂȘme le dĂ©part : en remontant vers la grille, Franco Morbidelli a percutĂ© la Honda d’Aleix Espargaro au moment oĂč ce dernier effectuait un stoppie. Morbidelli, parvenu Ă  ramener sa Ducati abĂźmĂ©e au stand, a pris le dĂ©part depuis la pitlane, avant de se retirer aussitĂŽt. Diagnostic : fracture de la main gauche. Espargaro, lui, a aussi fini par abandonner plus tard dans l’épreuve, sans pouvoir inverser la tendance.

Ajoutez Ă  cela les chutes de Fabio Quartararo et d’Ai Ogura, et vous obtenez une course oĂč l’addition a Ă©tĂ© salĂ©e pour plusieurs protagonistes. Ces incidents, au-delĂ  de l’émotion, rappellent l’exigence absolue du MotoGP moderne : entre la densitĂ© du plateau, l’agressivitĂ© stratĂ©gique, les fenĂȘtres de tempĂ©rature des pneus toujours plus Ă©troites et l’influence de l’aĂ©ro, l’erreur ne pardonne pas.

Cap sur 2026 : tendances techniques, hiĂ©rarchies mouvantes et marges de progrĂšs 🔼

Que nous dit cette finale sur la grille de demain ? D’abord, qu’Aprilia a trouvĂ© une voie technique solide : la RS-GP combine un excellent compromis chĂąssis-aĂ©ro, une motricitĂ© exemplaire et une gestion des pneus qui tient la distance. Avec Bezzecchi comme finisseur et Fernandez comme pression constante, le duo prĂ©sente deux profils complĂ©mentaires prĂȘts Ă  capitaliser sur cette base.

Chez Ducati, l’ADN vitesse de pointe reste une arme, mais Valence a rĂ©vĂ©lĂ©, par moments, une fragilitĂ© dans la constance du grip et la dĂ©gradation. Le podium de Di Giannantonio et la rĂ©sistance d’Acosta face Ă  lui montrent qu’un rĂ©glage ciblĂ© sur l’usure et la charge latĂ©rale pourrait offrir un saut qualitatif. Pour VR46, la fin de saison valide la trajectoire d’un projet mĂ»r, capable d’exĂ©cuter sous pression.

KTM a toutes les piĂšces du puzzle – moteur explosif, chĂąssis vif, jeunes talents affamĂ©s – mais doit encore stabiliser la performance sur les tracĂ©s Ă  fort enchaĂźnement de virages lents. L’apprentissage d’Acosta et la science de Binder sont des atouts majeurs pour franchir ce cap.

Honda, enfin, sait oĂč elle doit frapper : maximiser la motricitĂ© Ă©lectronique en sortie lente, amĂ©liorer le feedback du train avant en entrĂ©e sur l’angle, et exploiter des packages aĂ©rodynamiques qui gĂ©nĂšrent de l’appui sans pĂ©naliser l’agilitĂ©. Le passage au rang C n’est pas un frein, c’est un rĂ©vĂ©lateur : la marque s’est remise dans le sens de la marche, et la prochaine Ă©tape consistera Ă  transformer les points glanĂ©s « Ă  la dure » en top 6 rĂ©guliers.

Les moments et chiffres clĂ©s de Valence ⏱

  • DoublĂ© Aprilia : Marco Bezzecchi vainqueur devant Raul Fernandez (Trackhouse), Ă©cart final rĂ©duit Ă  environ 0,4 s au dĂ©part du dernier tour.
  • Podium sauvĂ© pour Ducati par Fabio Di Giannantonio (VR46) grĂące Ă  un dĂ©passement au virage 4, Ă  l’avant-dernier tour, sur Pedro Acosta (KTM).
  • Fin de course de patron pour Fermin Aldeguer, cinquiĂšme aprĂšs un dĂ©passement sur Alex Marquez dans le dernier virage.
  • Honda au rang de concession C en 2026, grĂące Ă  la 7e place de Luca Marini – fin des Ă©volutions moteur en cours de saison et des tests Ă©tendus avec les titulaires.
  • Johann Zarco pĂ©nalisĂ© d’un long tour pour son action au virage 5, Francesco Bagnaia contraint Ă  l’abandon et cinquiĂšme du championnat.
  • Nicolo Bulega, remplaçant de Marc Marquez, 15e et un point pour l’équipe officielle Ducati.
  • Jorge Martin a purgĂ© un double long tour, roulĂ© en gestion et abandonnĂ© aprĂšs 15 tours pour prioriser le travail technique.
  • Maverick Viñales a coupĂ© son effort aprĂšs 23 tours, tandis que Fabio Quartararo et Ai Ogura ont chutĂ©.
  • Franco Morbidelli a percutĂ© la moto d’Aleix Espargaro avant la grille ; abandon immĂ©diat et fracture de la main gauche pour Morbidelli ; Espargaro Ă©galement DNF plus tard.

Pourquoi cette finale comptera longtemps 🏆

Valence 2025 aura rĂ©compensĂ© les Ă©quipes les plus rigoureuses dans la gestion du week-end : lecture de l’adhĂ©rence, plan pneus sur la durĂ©e, choix d’aĂ©ro adaptĂ© au trafic et, surtout, luciditĂ© dans la prise de dĂ©cision. Bezzecchi et Fernandez ont rappelĂ© que la vitesse pure ne suffit pas : il faut aussi la discipline pour convertir l’opportunitĂ© en victoire, et le sang-froid pour transformer la pression en performance.

Dans l’ombre des podiums, la capacitĂ© des Ă©quipes Ă  pivoter tactiquement – protĂ©ger l’intĂ©rieur au bon moment, dĂ©caler une cartographie moteur pour prĂ©server un dixiĂšme sur trois tours, isoler un point de freinage dĂ©cisif – a façonnĂ© le rĂ©sultat. Le MotoGP moderne est un jeu de dĂ©tails, et cette finale en a Ă©tĂ© la dĂ©monstration Ă©clatante.

En refermant le rideau sur 2025, une idĂ©e s’impose : chaque virage est une chance de rĂ©inventer sa trajectoire. Dans la course comme dans la vie, ceux qui osent composer avec les limites Ă©crivent les plus belles lignes au prochain tour. ✹

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