La grille Formula E 2025-26 s’annonce plus compacte, mais plus affûtée que jamais. Malgré un plateau réduit d’une équipe par rapport à la saison précédente, le niveau global est vertigineux : neuf champions en activité et quatorze pilotes déjà victorieux se partageront la piste dans l’ultime année du cycle Gen3. Dans ce contexte, la valeur d’une écurie se joue autant dans le logiciel et le châssis que dans les mains – et les têtes – de ses pilotes. Ce guide classe les line-ups du pire au meilleur, en se concentrant exclusivement sur les duos de pilotes et leur potentiel combiné.

Objectif : vous offrir une lecture claire et actionnable du rapport de force entre équipages, en détaillant points forts, points faibles, complémentarité et degré d’expérience de chaque tandem. Vous trouverez ci-dessous un panorama stratégique pour anticiper les moments clés d’une saison où la science de l’économie d’énergie, la qualité de la course en peloton et la résilience mentale feront la différence.

Panorama 2025-26 et méthode 🏁

Ce classement s’appuie sur un faisceau de critères directement liés à la performance en Formule E :

• Vitesse pure et constance en conditions de qualification et de course.
• Qualité de la course en peloton : gestion d’énergie, placement, lecture des trains.
• Complémentarité du duo : profils compatibles, capacité à se tirer vers le haut.
• Expérience de la Gen3/Gen3 Evo, adaptation aux évolutions de procédés et de pneus.
• Résilience mentale : gestion des week-ends difficiles, des formats serrés et des finales.

La grille 2025-26 mélange robustes vétérans, champions en titre, et rookies pleins d’appétit. Plus que jamais, la cohabitation entre une pointe de vitesse fiable et une intelligence de course impeccable sera la voie royale vers les podiums réguliers. Place au classement complet, du bas de tableau aux favoris pour les couronnes pilotes et équipes.

Du fond de grille aux promesses d’éclosion 🚦

10. Lola–Yamaha Abt Abt : Lucas di Grassi / Zane Maloney

Un duo intrigant sur le papier, encore trop souvent inachevé sur la piste. Lucas di Grassi reste un expert des fondamentaux FE : science de l’énergie, opportunisme, sens des scénarios. Sa pointe de vitesse existe toujours, et sa capacité à transformer un samedi morne en dimanche solide demeure un atout. En face, Zane Maloney sort d’une saison rookie sans point : c’est sévère mais révélateur d’un apprentissage plus lent que prévu. S’il parvient à hausser son niveau en qualification et à mieux lire les trains, l’équipage gagnera vite en crédibilité. À l’échelle de la grille, l’écart intra-équipe et l’absence d’une référence régulière haut de tableau condamnent pour l’instant l’ensemble à fermer la marche.

9. Envision : Sébastien Buemi / Joel Eriksson

La stabilité de Buemi et son expérience de la Gen3 Evo constituent une base précieuse. Il apporte maîtrise des procédures, excellent ressenti de l’adhérence et une capacité à marquer « gros » les jours favorables. Joel Eriksson, lui, arrive avec une connaissance technique utile et des kilomètres en réserve, mais peu d’ardoise récente dans le feu des pelotons FE. Son défi : se mettre rapidement au niveau du rythme collectif, tant en duel qu’en gestion. Si la mayonnaise prend, Envision pourrait surprendre au milieu du peloton. En attendant, l’équilibre actuel place ce tandem juste derrière des line-ups plus tranchants ou mieux assortis.

8. Cupra Kiro : Dan Ticktum / Pepe Martí

Dan Ticktum a confirmé en 2024-25 ce que beaucoup pressentaient : avec une voiture dans la fenêtre et une énergie bien canalisée, il a les armes pour bousculer les cadors. Sa marge de progression passe par la régularité en qualif et la gestion du risque en fin de course. À ses côtés, Pepe Martí incarne le pari. Talentueux et rapide, il débarque sans le volume de tests de certains rookies et devra apprivoiser très vite les codes FE (trajectoires économes, trains serrés, relances énergétiques). Si l’adaptation s’opère, l’équipage peut embêter le milieu de grille. Sans déclic rapide, l’inconstance pourrait peser face aux duos plus aguerris.

Le cœur du peloton : régularité et ambitions ⚖️

7. Andretti : Jake Dennis / Felipe Drugovich

Sur le papier, c’est costaud. Jake Dennis, champion 2023, reste l’un des meilleurs qualifieurs du plateau, capable d’exploits sur tour lancé et d’une excellente efficacité à l’énergie. Ses dernières campagnes ont été plus irrégulières, mais le plafond reste très haut. Felipe Drugovich, lui, a montré en opportunité qu’il comprenait vite la discipline : propre, posé, intelligent. L’enjeu : transformer le duo en force bicéphale, et non en « une pointe + un soutien ». Si Drugovich s’installe rapidement à un niveau proche de Dennis, Andretti peut retrouver le statut de menace constante. Sinon, ce line-up restera légèrement en retrait des top écuries.

6. Mahindra : Nyck de Vries / Edoardo Mortara

Solide, fiable, expérimenté : Mahindra aligne un tandem très professionnel. Nyck de Vries s’est remis en phase avec ses fondamentaux : lecture du trafic, vitesse de pointe sur les tracés à forts enchaînements, opportunisme au départ. Il doit encore polir certains aspects de course-contre-course pour éviter les incidents évitables. Edoardo Mortara, c’est la constance incarnée : propre en gestion d’énergie, malin dans les trains, précieux en points. Ensemble, ils forment une base idéale pour une équipe qui veut capitaliser sur une renaissance technique. Si la voiture suit, le duo est capable d’aimanter des podiums à la régularité.

5. Nissan : Oliver Rowland / Norman Nato

Le champion en titre Oliver Rowland a livré en 2024-25 une saison de patron : agressivité maîtrisée, science des dépassements, rythme de course implacable. Le défi sera d’étirer ce niveau tout au long de l’année, particulièrement si la concurrence resserre l’écart technique. Norman Nato doit, lui, retrouver sa meilleure version : incisive, confiante, capable d’effacer une qualif moyenne par une course inspirée. L’écart intra-équipe sera déterminant : si Nato se cale proche de Rowland, Nissan devient un candidat crédible pour le top 3 équipes. Dans le cas contraire, la charge reposera trop fortement sur les épaules de Rowland.

4. Porsche : Pascal Wehrlein / Nico Müller

Pascal Wehrlein est un pilier incontestable : rapide, méthodique, redoutable en gestion de course lorsque la fenêtre de performance s’ouvre. Son efficacité en qualif et son contrôle en tête de train en font l’un des profils les plus redoutés. Nico Müller, de son côté, connaît bien l’environnement technique Porsche et a déjà démontré une pointe solide lorsqu’il est en confiance. Le point clef : gommer les fautes et capitaliser sur la science maison pour transformer les bonnes positions en gros points. Si la dynamique relationnelle reste sereine, ce line-up conserve une vraie carte à jouer pour peser au championnat équipes et multiplier les podiums.

Les prétendants au titre : duels de géants 🏆

3. DS Penske : Maximilian Günther / Taylor Barnard

Ce duo associe la maturité de Günther à l’explosion de Barnard. Maximilian Günther, l’un des plus gros travailleurs du paddock, a atteint une régularité de très haut niveau : lorsqu’il enclenche la bonne fenêtre, il devient pratiquement imbattable. Taylor Barnard est la sensation la plus pure apparue en FE depuis longtemps : adaptation éclair, nerfs d’acier dans les pelotons serrés, exécution chirurgicale dans les moments clés. Le seul bémol potentiel : l’expérience cumulée pour piloter une campagne au cordeau face aux line-ups les plus aguerris. Mais en rythme pur et en complémentarité, c’est un tandem capable d’écrire immédiatement des pages fortes – victoires incluses – et de s’inviter dans la lutte pour la couronne pilotes.

2. Jaguar : Mitch Evans / António Félix da Costa

Un duo d’une profondeur impressionnante. Mitch Evans, référence absolue de la Gen3, combine vitesse de pointe, propreté gestuelle et une qualité de dépassement rare en fin de trains serrés. António Félix da Costa, champion au palmarès imposant, apporte son instinct de course unique : sa capacité à inverser une situation défavorable en podium est quasi légendaire. Le temps d’adaptation au package Jaguar sera l’élément à surveiller : une fois l’osmose technique établie, cette paire a tout pour dominer un week-end de bout en bout. Leur défi n’est pas tant la vitesse que l’art de conclure une campagne sans faux pas majeurs. S’ils y parviennent, le titre pilotes – et possiblement équipes – devient une perspective très concrète.

1. Citroën : Nick Cassidy / Jean-Éric Vergne

Le tandem le plus complet du plateau. Nick Cassidy s’impose comme la référence de l’ère Gen3 : vitesse, science de l’énergie, lucidité dans le trafic et finisseur redoutable. Il donne l’impression qu’un titre n’est plus une éventualité, mais une conséquence naturelle d’une saison correctement exécutée. À ses côtés, Jean-Éric Vergne apporte une épaisseur stratégique et une expérience inestimable : il sait contenir le chaos, lire les scénarios et punir la moindre brèche. Ensemble, ils cochent toutes les cases : leadership partagé, intelligence de course, gestion des phases critiques et capacité à marquer « lourd » même lors des journées moyennes. Si l’environnement technique tient son rang, ce duo est la combinaison la plus susceptible d’aligner régularité, victoires et résilience jusqu’au drapeau final.

Ce qu’il faut surveiller en 2025-26 🔍

Au-delà du classement, plusieurs dynamiques racontent déjà la saison :

• L’ascension d’un rookie : Pepe Martí ou Felipe Drugovich ? Le premier peut surprendre par des pics de vitesse, le second par une adaptation méthodique.
• Le rebond de vétérans : di Grassi et Buemi restent capables de coups d’éclat, surtout lorsque la stratégie et la gestion d’énergie prennent le pas sur la vitesse brute.
• L’écart intra-équipe comme baromètre : chez Nissan, Porsche ou Andretti, la proximité de performance entre coéquipiers conditionnera la position finale au classement constructeurs.
• La science des trains : les circuits à haute densité de peloton et à opportunités de dépassement limitées récompenseront les duos les plus patients et chirurgicaux.
• L’ultime année Gen3 : l’exploitation fine des réglages et l’expérience accumulée donneront un avantage aux tandems qui « parlent » le mieux le langage de cette génération.

Classement récapitulatif du pire au meilleur 🧭

Pour mémoire et pour la lecture rapide :

1. Citroën : Nick Cassidy / Jean-Éric Vergne
2. Jaguar : Mitch Evans / António Félix da Costa
3. DS Penske : Maximilian Günther / Taylor Barnard
4. Porsche : Pascal Wehrlein / Nico Müller
5. Nissan : Oliver Rowland / Norman Nato
6. Mahindra : Nyck de Vries / Edoardo Mortara
7. Andretti : Jake Dennis / Felipe Drugovich
8. Cupra Kiro : Dan Ticktum / Pepe Martí
9. Envision : Sébastien Buemi / Joel Eriksson
10. Lola–Yamaha Abt Abt : Lucas di Grassi / Zane Maloney

Images clés de la saison 📸

Retrouvez ci-dessous les visuels emblématiques des équipes mentionnées :

La Formule E 2025-26 se jouera autant à la pédale de droite qu’au cerveau : là où la stratégie devient art, les duos les mieux accordés écrivent l’histoire. À nous de la vivre – et à eux de l’illuminer. ✨

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