Le Mans 2025 : Décryptage complet du nouveau format de qualifications 🏁

Depuis ses débuts, le format de qualification des prestigieuses 24 Heures du Mans a connu de nombreuses évolutions. Alors que les meilleurs bolides du monde vont une fois de plus s'affronter sur le Circuit de la Sarthe, l'organisation propose cette année plusieurs nouveautés audacieuses qui vont sans aucun doute intensifier le spectacle. Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur ce nouveau format intitulé « Hyperpole », ses spécificités, le déroulement du week-end et les réactions contrastées des pilotes.

🎬 Un petit retour historique : comment était fixée la grille de départ ?

Pendant longtemps, la grille de départ des 24 Heures du Mans dépendait essentiellement de la cylindrée des moteurs. Ce n’est seulement qu’en 1963 que les chronomètres ont véritablement commencé à dicter l’ordre, à part quelques exceptions notables. Par exemple, en 1980, la pole position fut attribuée en fonction du temps moyen des deux pilotes. À cette occasion, John Fitzpatrick (Porsche), détenteur du meilleur temps individuel, s'est vu contraint de partir en seconde position derrière la Rondeau de Pescarolo et Ragnotti.

En 1991, l'avant-grille était exclusivement réservée aux nouveaux prototypes répondant aux règlements WSC de 3,5 litres. Jean-Louis Schlesser, pourtant poleman officiel cette année-là au volant d'une Sauber-Mercedes, n’est alors parti que de la sixième ligne, laissant la première ligne à la Peugeot 905 conduite par Alliot, Baldi et Jabouille.

🚀 Hyperpole : une formule modernisée pour plus de spectacle

Introduite pour la première fois en 2020, l'Hyperpole révolutionne les qualifications en proposant une session dédiée regroupant les voitures les plus rapides pour un affrontement direct sans trafic. À l’origine conçu pour favoriser un format télévisuel attractif, le principe distingue désormais clairement chaque catégorie : Hypercars, LMP2, LMGT3. Les voitures sont alignées sur la grille par catégories, en respectant les chronos individuels.

Cette année, les organisateurs poussent encore plus loin la formule en séparant les Hypercars des autres catégories et en divisant l'Hyperpole en deux parties distinctes. Un véritable bouleversement que les passionnés ne manqueront pas d’apprécier.

🗓️ Programme détaillé des nouvelles séances de qualification

Le mercredi soir lance officiellement les hostilités avec la séance de qualification générale. Les LMP2 et LMGT3 ouvriront le bal de 18h45 à 19h15, suivies par les Hypercars de 19h30 à 20h00. Cette première phase déterminera les voitures retenues pour participer aux sessions d'Hyperpole du jeudi.

• Mercredi :
• 18h45-19h15 : Qualifications LMP2 & LMGT3
• 19h30-20h00 : Qualifications Hypercar

Les 12 meilleurs équipages LMP2 et LMGT3, ainsi que les 15 meilleures Hypercars participeront alors à l’Hyperpole 1 du jeudi. Les meilleures équipes accéderont ensuite à l’Hyperpole 2, session ultime décisive pour déterminer les positions finales sur la grille :

• Jeudi :
• 20h00-20h20 : Hyperpole 1 pour LMP2 & LMGT3
• 20h30-20h50 : Hyperpole 2 pour LMP2 & LMGT3
• 21h05-21h15 : Hyperpole 1 pour Hypercar
• 21h40-21h55 : Hyperpole 2 pour Hypercar

⚠️ Les règlements essentiels à comprendre cette année

Pour faire face aux défis stratégiques de ces nouvelles sessions, les équipes devront composer avec des quotas spécifiques de pneus. Ainsi, les catégories Hypercar et LMP2 auront droit à 24 pneus pendant les essais libres et qualifications tandis que les LMGT3 disposeront de 28 pneus au total. Chaque voiture participant à Hyperpole bénéficiera de 3 sets, soit 12 pneus exclusivement dédiés à ces sessions.

Autre modification majeure en LMGT3 : seul le pilote classé Bronze pourra prendre part aux sessions qualificatives, tandis qu'en Hypercar et LMP2, chaque équipe devra obligatoirement changer de pilote entre les sessions H1 et H2.

Enfin, une limite minimale de poids est imposée avec ballast obligatoire pour compenser les différences physiques des pilotes : 78 kg en catégorie Hypercar et 82 kg en LMGT3. Ce ballast est déterminé en fonction du pilote le plus léger participant à l'une des deux sessions Hyperpole.

💬 Ce que pensent réellement les pilotes de ces changements

Les réactions des pilotes sont mitigées face à ces nouveaux ajustements. Sébastien Buemi (Toyota #8) affirme apprécier le format épuré sans trafic, qui met en avant les capacités réelles du véhicule et le talent du pilote. Néanmoins, selon lui, le changement obligatoire de pilote entre les deux sessions rajoute une contrainte technique et logistique superflue.

Kévin Estre (Porsche #6), pole-sitter en 2024, partage ce point de vue favorable à l’absence de trafic, mais critique le choix imposé du changement de pilote, estimant que cela nuit aux préparations pour la course sur les sessions d’essais libres. Il soulève également les désavantages liés au lest imposé basé sur le plus léger des pilotes.

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