Pourquoi l’autre pilote officiel Ducati en MotoGP ne décolle pas ?

Fabio Di Giannantonio abordera 2026 comme un pilote qui a déjà déjoué les pronostics. Il y a peu, sa place en MotoGP semblait fragile, presque condamnée à s’éteindre trop tôt. Aujourd’hui, le voilà installé dans un environnement privilégié : un contrat usine Ducati sur 2025-2026, tout en restant dans l’écosystème VR46. Sur le papier, c’est le scénario idéal : la meilleure moto du plateau, une structure solide, de l’expérience accumulée, et une fenêtre parfaite pour transformer un potentiel réel en résultats réguliers.

Pourtant, la saison écoulée n’a pas eu la trajectoire espérée. Oui, il y a eu des éclairs, et une fin de campagne plus convaincante. Oui, Ducati a conservé sa dynamique de performances collectives. Mais, pour Di Giannantonio, le bilan global a laissé un goût d’inachevé : une campagne irrégulière, trop souvent contrariée par un manque de constance, et une impression persistante que l’ensemble « pilote + package » n’a pas été exploité à 100%.

Dans un MotoGP où chaque dixième compte, une opportunité de ce niveau impose une exigence simple : convertir les weekends « possibles » en weekends « rentables ». Si ce n’est pas le cas, la concurrence interne — surtout chez Ducati — ne pardonne pas. Et quand l’équipe attend davantage, ce n’est pas un jugement émotionnel : c’est la réalité d’un constructeur qui empile les talents et mesure chaque performance à l’aune des meilleurs.

Alors, qu’est-ce qui a vraiment freiné la progression ? Est-ce un problème de moto, de méthode de travail, de style de pilotage, de confiance au freinage, ou de position sur la grille ? La réponse est nuancée… et c’est précisément ce qui rend l’histoire passionnante : tout n’est pas loin, mais tout doit être aligné.

⚙️ Une Ducati performante… mais un réglage qui ne “verrouille” pas

Le premier sujet, incontournable, touche au matériel et surtout à la manière de l’exploiter. Ducati a dominé par sa capacité à produire une moto complète : puissante, stable, efficace au freinage, redoutable en traction. Mais la performance brute ne suffit pas : il faut une fenêtre de réglage claire, reproductible, et adaptée au pilote. Or, Di Giannantonio a semblé naviguer trop souvent entre des sensations différentes d’un vendredi à l’autre, parfois même d’une séance à l’autre.

Une idée revient fréquemment dans les discussions autour de son année : l’équipe a beaucoup essayé. Trop, peut-être, pour stabiliser une base de performance. Tester des éléments nouveaux peut accélérer la progression à moyen terme, mais cela fait aussi courir un risque immédiat : perdre ce “feeling” qui donne confiance pour claquer un tour en qualification, ou pour répéter un rythme constant en course.

Dans le MotoGP moderne, la confiance vient souvent de l’avant : la sensation de pneu, la réaction sur les freins, la lisibilité de l’entrée de virage. Quand ce repère fluctue, le pilote compense — et chaque compensation coûte : un freinage un peu moins tardif, une moto un peu moins tournée, une accélération un peu plus prudente. Multipliez cela par 20 tours, puis par 20 courses, et vous obtenez une saison où la vitesse est là… mais rarement au bon moment dans le weekend.

Ce point est d’autant plus important que, chez Ducati, les références internes sont nombreuses : dès qu’un pilote trouve la « clé », l’écart se creuse vite. À performance de base équivalente, celui qui stabilise son package le premier prend l’ascendant. Et, sur une année, cet ascendant se transforme en dynamique psychologique : bonnes qualifications, départs plus simples, moins de traffic, pneus mieux gérés, et confiance qui s’auto-alimente.

Pour Di Giannantonio, le chantier prioritaire paraît clair : réduire la variabilité. Trouver un set-up de base qui donne, partout, un niveau minimal élevé. Ce n’est pas glamour, mais c’est ce qui crée des saisons solides. Une Ducati peut gagner avec plusieurs styles de pilotage — à condition que le pilote sache précisément ce qu’il veut et que l’équipe sache précisément comment le lui donner.

🧠 Confiance de l’avant : le détail qui décide de tout

Quand un pilote parle de “feeling”, ce n’est pas un concept vague : c’est un langage technique. La confiance sur l’avant conditionne l’attaque au freinage, la vitesse d’entrée, la capacité à garder de l’angle, et même la façon de préserver le pneu. Sans cette confiance, la performance devient intermittente : un tour excellent suivi d’un tour moyen, puis d’une petite erreur, puis d’un ajustement qui casse la fluidité.

Pour un pilote Ducati, c’est un sujet central. La moto est extrêmement efficace au freinage et en accélération, mais elle exige une lecture fine de l’adhérence. Si l’avant “parle” mal, le pilote se retient. Et en MotoGP, se retenir se paie immédiatement : une ligne légèrement plus ronde, une moto un peu moins stoppée, un virage pris 2 km/h moins vite. Cela ne se voit pas toujours à l’œil nu, mais le chronomètre ne ment jamais.

Ce manque de confiance se traduit aussi dans la constance sur trois jours de Grand Prix. Réussir un vendredi est une chose. Répéter cela le samedi matin, puis en qualification, puis maintenir le rythme le dimanche en est une autre. Beaucoup de pilotes peuvent être rapides ponctuellement. Les meilleurs, eux, savent reproduire la performance quand la pression monte et que la piste change : gomme déposée, températures variables, vent différent, choix de pneus plus délicat.

Le point clé est que ce problème n’implique pas forcément un manque de vitesse. Au contraire : un pilote peut être très rapide quand tout s’aligne, mais perdre trop souvent ce “fil” subtil. Dans ces cas-là, la solution n’est pas uniquement technique : elle est aussi méthodologique. Il faut un processus clair de décision : quand on change quelque chose, pourquoi on le change, et comment on valide que c’est mieux. Sans rigueur, le pilote peut entrer dans un cercle : tester, douter, corriger, re-douter.

Dans un univers aussi concurrentiel que celui des Ducati, la confiance est un actif. Elle se construit avec des repères simples : une base stable, un plan A, un plan B, et la discipline de ne pas tout bouleverser au premier drapeau rouge. C’est souvent là que se jouent les saisons “solides” : pas sur un pic de performance, mais sur la capacité à rester dans la zone performante même quand rien n’est parfait.

⏱️ Qualifications et départs : gagner du temps… sans dépasser

Pourquoi l’autre pilote officiel Ducati en MotoGP ne décolle pas ?

Si l’on veut comprendre pourquoi une saison peut sembler “moins bonne” malgré un bon niveau global, il faut regarder la grille. En MotoGP, la qualification est devenue une arme stratégique. Partir devant, ce n’est pas seulement éviter le chaos : c’est économiser des pneus, contrôler la température, choisir sa trajectoire, et imposer son rythme. Partir derrière, c’est subir : dépasser coûte du pneu avant, expose aux turbulences, augmente les risques de contact, et oblige à surconsommer de la gomme pour combler l’écart.

Dans le cas de Di Giannantonio, l’impression récurrente est celle d’un manque de “conversion” sur un tour. Il peut avoir un bon rythme de course, mais s’il s’élance trop loin, il doit payer un péage tactique. Et ce péage est énorme sur des circuits où le train Ducati est dense. Vous pouvez être rapide… et rester bloqué, simplement parce que dépasser est plus difficile quand tout le monde freine tard et accélère fort.

Le départ lui-même est une autre dimension. Les premiers tours sont devenus une phase à part entière : pneus encore froids, réservoir plein, agressivité maximale. C’est un moment où certains pilotes gagnent des positions “gratuites” grâce à leur placement et leur lecture des mouvements. D’autres, plus prudents, limitent les risques. La prudence est compréhensible : à 300 km/h, l’erreur coûte cher. Mais sportivement, il faut trouver une forme d’agressivité intelligente : choisir ses batailles, fermer les portes au bon moment, et surtout ne pas rendre trop facilement des positions qui seront impossibles à reprendre ensuite sans dégrader les pneus.

Le paradoxe, c’est qu’un pilote peut être statistiquement correct, voire positif, sur certains départs… tout en perdant là où ça compte le plus : quand une opportunité de première ligne se présente. Sur ces weekends-là, le moindre recul dans les cinq premiers tours peut transformer un potentiel podium en top 6 ou top 8. Et dans une saison, ces “petites” pertes deviennent un gros différentiel au classement et, plus important encore, dans la perception interne.

Pour 2026, le levier est évident : améliorer la performance sur un tour et simplifier les premiers tours. La recette, elle, est souvent un mix : préparation pneu plus précise, choix de repères de freinage plus engagés, plan de tour clair en qualification (sortie, aspiration, espace), et un set-up qui donne immédiateté et stabilité au moment où il faut forcer.

🔥 Style de course : agressif, oui… mais surtout “efficace”

La question de l’agressivité revient souvent dès qu’un pilote n’exploite pas totalement un package de pointe. Mais il faut la poser correctement. L’agressivité n’est pas une posture. C’est un outil. Et un outil doit être utilisé au bon moment, au bon endroit. Certains pilotes sont naturellement portés vers l’attaque; d’autres misent sur la propreté, la lecture, la régularité. Le MotoGP peut récompenser les deux, mais pas dans toutes les conditions.

Di Giannantonio donne l’image d’un pilote qui préfère un dépassement propre à une action “kamikaze”. Ce choix est respectable et, dans l’absolu, intelligent. La difficulté apparaît quand le contexte impose d’être plus tranchant : le premier tour, les relances, les phases où le groupe se compacte et où la fenêtre de dépassement se referme en une demi-seconde.

Dans une meute Ducati, l’attaque doit souvent se faire tôt. Attendre le “bon” moment peut signifier ne jamais l’obtenir, car les motos sont très proches et les opportunités disparaissent. De plus, la gestion du pneu avant devient critique : rester coincé derrière d’autres motos peut surchauffer l’avant et faire glisser la performance. L’efficacité, ici, consiste à prendre deux places rapidement plutôt que d’en gagner une toutes les cinq boucles au prix d’une forte usure.

L’autre enjeu est interne. Un contrat usine implique une attente implicite : battre au moins la référence “milieu de gamme” de la marque de façon régulière. Quand un pilote se retrouve trop souvent dans des duels coûteux ou des remontées longues, il peut donner l’impression d’être dans la réaction plutôt que dans la maîtrise. Et, à l’inverse, un coéquipier ou un rival direct qui part devant impose sa loi dès les premiers tours, puis gère.

La bonne nouvelle, c’est qu’il ne s’agit pas forcément de “changer de personnalité”. Il s’agit de créer des routines de course plus rentables : travailler sur les deux ou trois premiers virages clés de chaque circuit, sur les trajectoires de défense, sur les dépassements à faible risque (meilleure sortie, placement avant la zone de freinage), et sur une communication technique qui vise un objectif simple : obtenir une moto qui autorise l’attaque sans surprendre.

Si Di Giannantonio parvient à combiner une meilleure position sur la grille, une confiance accrue sur l’avant, et une agressivité ciblée dans les premiers tours, il peut transformer son profil. Car le potentiel est là : il ne lui manque pas un monde, il lui manque cette continuité qui fait basculer un bon pilote dans la catégorie de ceux qui pèsent chaque dimanche.

🧩 Feuille de route 2026 : la saison qui peut tout redéfinir

La prochaine étape ressemble à une saison charnière. Non pas parce que tout serait à reconstruire, mais parce que l’équation est simple : Ducati n’attend pas des promesses, Ducati attend des preuves. Et ces preuves se construisent sur des signaux concrets, visibles, répétables.

Voici les axes les plus logiques pour transformer une opportunité en résultats :

1) Stabiliser une base technique
Réduire le nombre de changements inutiles sur un weekend, verrouiller un set-up de référence, et n’ajuster que ce qui apporte un gain clair. La constance commence au garage.

2) Maximiser la qualification
Un plan de tour précis, une préparation pneu maîtrisée, un set-up orienté “attaque” sans rendre la moto incontrôlable. Une ligne ou deux gagnées sur la grille peuvent valoir beaucoup plus que 0,05s sur le rythme de course.

3) Renforcer la confiance sur l’avant
Travail ciblé sur les entrées de virage, sur la stabilité au freinage, et sur des repères qui restent valables même quand la piste évolue.

4) Rendre les premiers tours plus rentables
Pas besoin de devenir imprudent : il faut surtout être décisif. Protéger sa position, choisir un ou deux mouvements clés, et éviter de se retrouver enfermé dans le trafic.

Quand ces quatre axes sont alignés, la perception change vite. Les weekends deviennent plus simples. Les points tombent plus régulièrement. Et la pression, au lieu d’écraser, devient un carburant. Dans une grille MotoGP où les détails séparent les statuts, c’est souvent la régularité — plus que l’exploit isolé — qui consolide une place au sommet.

Et au fond, c’est ce qui rend le défi de Di Giannantonio si captivant : il n’est pas loin du but. Il est à une série de bons choix — techniques, tactiques et mentaux — de transformer une saison frustrante en saison référence. Parce qu’en MotoGP, le vrai déclic arrive souvent quand l’on décide de faire simple, de faire juste, et de croire à nouveau que chaque virage peut devenir une victoire sur soi-même.

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