Pourquoi l’autre recrue usine Ducati en MotoGP ne donne-t-elle pas les rĂ©sultats attendus ?

Fabio Di Giannantonio abordera 2026 avec, dĂ©jĂ , un parfum de longĂ©vitĂ© inattendue. Il y a peu, sa trajectoire semblait pouvoir s’arrĂȘter trĂšs tĂŽt : aujourd’hui, il s’apprĂȘte Ă  entrer dans une cinquiĂšme saison en MotoGP. En un sens, ce simple fait ressemble dĂ©jĂ  Ă  une victoire personnelle.

Mais l’histoire rĂ©cente est plus complexe. Son grand coup de projecteur — un contrat « usine » Ducati couvrant 2025-2026, tout en conservant une place chez VR46 — n’a pas produit la saison rĂ©fĂ©rence que beaucoup imaginaient. MalgrĂ© quelques Ă©clats et une fin d’annĂ©e solide Ă  Valence, l’ensemble a laissĂ© un goĂ»t d’inachevĂ©.

En interne, le discours n’a pas Ă©tĂ© celui d’une crise ouverte, mais plutĂŽt d’une forme d’incomprĂ©hension. Le manager de l’équipe officielle Ducati, Davide Tardozzi, a soulignĂ© qu’il Ă©tait « absolument heureux du travail » rĂ©alisĂ© par l’équipe VR46, tout en pointant que ses deux pilotes — Di Giannantonio et Franco Morbidelli — « pour une raison ou une autre n’ont pas performĂ© de la bonne maniĂšre pendant la saison ». En clair : le contexte technique et humain semblait bon, et pourtant le rĂ©sultat global n’a pas suivi.

Ducati, via son directeur gĂ©nĂ©ral Gigi Dall’Igna, a Ă©galement Ă©tĂ© Ă©logieux envers Di Giannantonio dans sa derniĂšre chronique officielle de la saison. Mais au sortir de 2025, la question devient inĂ©vitable : avec une concurrence fĂ©roce cĂŽtĂ© Ducati satellites (Alex Marquez et peut-ĂȘtre Fermin Aldeguer s’étant montrĂ©s trĂšs convaincants), Di Giannantonio est-il dans une position suffisamment forte pour sĂ©curiser la suite ?

Pour comprendre ce qui n’a pas « cliquĂ© » pleinement, il faut regarder de prĂšs plusieurs thĂšmes : l’évolution de la moto et des rĂ©glages, la confiance sur l’avant, la constance d’un week-end Ă  l’autre, et un point plus dĂ©licat Ă  Ă©valuer — l’agressivitĂ© en course, notamment dans les premiers tours.

đŸ› ïž Une saison Ă  chercher le bon rĂ©glage : le casse-tĂȘte GP24/GP25

Le premier Ă©lĂ©ment qui revient sans cesse dans les discussions, c’est la sensation qu’une saison irrĂ©guliĂšre n’a pas Ă©tĂ© isolĂ©e : elle ressemble, sur plusieurs aspects, Ă  celle vĂ©cue par Francesco Bagnaia. Tous deux ont alternĂ© le trĂšs bon et le frustrant avec une moto au standard « usine », Ducati estimant que les diffĂ©rences avec la version prĂ©cĂ©dente n’étaient pas suffisamment importantes pour justifier de tels Ă©carts de forme.

Dans le mĂȘme temps, un contraste s’est imposĂ© : Marc Marquez a dominĂ© de maniĂšre nette, et Alex Marquez a semblĂ© franchir un cap par rapport Ă  l’annĂ©e d’avant, alors que Di Giannantonio paraissait plus souvent « en quĂȘte » que « en maĂźtrise ».

Du cĂŽtĂ© des pilotes, Franco Morbidelli a rĂ©sumĂ© l’ambiance autour des spĂ©cifications en expliquant qu’il y avait eu « trop de drame » sur les histoires de matĂ©riel. Di Giannantonio, lui, n’a pas particuliĂšrement insistĂ© sur l’idĂ©e d’un dĂ©savantage structurel de la moto : il n’a d’ailleurs jamais testĂ© la GP24, puisqu’il est passĂ© directement de sa moto 2024 (plus ancienne) au matĂ©riel le plus rĂ©cent.

En revanche, il a Ă©tĂ© trĂšs clair sur un point : l’équipe a Ă©normĂ©ment changĂ© la moto au fil de la saison. Et cela, selon lui, a un prix.

Il a expliquĂ© en substance que, lorsqu’on « parie » sur de nouvelles solutions techniques, on peut progresser vite
 mais on perd parfois l’effet immĂ©diat qui permet d’extraire le meilleur chrono Ă  l’instant T. Or, en MotoGP, la confiance — et la rĂ©pĂ©tition — comptent autant que la nouveautĂ©. Pour aller chercher le tour record d’une piste, il faut un ressenti maximal. Si l’on modifie trop souvent, on amĂ©liore certains aspects, mais on n’exploite jamais pleinement le potentiel global Ă  un moment donnĂ©.

Di Giannantonio a mĂȘme insistĂ© sur un message fort : mieux vaut parfois « le meilleur feeling » plutĂŽt que « les piĂšces les plus rĂ©centes ». Dit autrement : l’innovation n’est utile que si elle s’intĂšgre dans une base stable, que le pilote comprend et contrĂŽle.

Cette recherche permanente a eu un effet concret : un manque de confiance sur l’avant. Et en MotoGP moderne, une faiblesse Ă  l’avant se transforme vite en handicap gĂ©nĂ©ral : entrĂ©e de virage moins assurĂ©e, freinage moins agressif, capacitĂ© rĂ©duite Ă  suivre de prĂšs, et donc difficultĂ© Ă  ĂȘtre constant sur trois jours — vendredi, samedi, dimanche — sans parler d’enchaĂźner les circuits.

Sur une saison longue et variĂ©e, il est normal de briller un week-end et de souffrir le suivant. Mais ici, l’impression a Ă©tĂ© celle d’une difficultĂ© rĂ©currente Ă  « verrouiller » un week-end complet, jusqu’à ce que Valence apporte enfin un fil conducteur plus solide.

🎯 La rĂ©gularitĂ© qui manque : confiance sur l’avant et performance au quotidien

Lorsqu’un pilote ne parvient pas Ă  rĂ©pĂ©ter ses performances, le premier rĂ©flexe est de chercher une explication simple : la moto, la mĂ©tĂ©o, une blessure, un style de pilotage. En rĂ©alitĂ©, la rĂ©gularitĂ© en MotoGP est un empilement de micro-facteurs, et Di Giannantonio a donnĂ© un indice majeur : la confiance, et particuliĂšrement la confiance sur l’avant.

Ce sujet est central, car il conditionne tout le reste. Avec un avant stable, un pilote peut freiner plus tard, garder davantage de vitesse en entrée, et surtout accepter de prendre les bons risques aux moments décisifs : en qualification, au départ, sur les premiers tours, et lors des dépassements.

À l’inverse, quand l’avant inspire moins de sĂ©curitĂ©, la performance devient « fragile » : un virage ratĂ©, une petite variation de grip, une pression de pneu lĂ©gĂšrement diffĂ©rente, et tout le week-end se dĂ©sorganise. On gagne du temps Ă  certains endroits, on en perd ailleurs, et la sensation globale n’est jamais suffisamment claire pour ĂȘtre reproduite.

C’est prĂ©cisĂ©ment lĂ  que l’on comprend mieux son discours sur les nombreux changements de moto : le MotoGP rĂ©compense la prĂ©cision. MĂȘme une amĂ©lioration thĂ©orique peut perturber un Ă©quilibre que le pilote avait appris Ă  exploiter. Dans ce contexte, la quĂȘte de la meilleure configuration devient une course contre la montre : il faut progresser sans perdre la base, et le faire plus vite que les autres.

Et lorsque la concurrence s’appelle Ducati (avec plusieurs pilotes trĂšs performants sur des motos proches), les Ă©carts se jouent Ă  des dĂ©tails : une meilleure comprĂ©hension d’un pneu, une capacitĂ© Ă  produire un tour parfait le samedi, ou une stabilitĂ© mentale et technique d’une sĂ©ance Ă  l’autre.

⚔ AgressivitĂ© en course : prudence assumĂ©e ou occasion manquĂ©e ?

Pourquoi l’autre recrue usine Ducati en MotoGP ne donne-t-elle pas les rĂ©sultats attendus ?

La question de l’agressivitĂ© est toujours glissante : elle peut vite devenir un jugement de valeur. Pourtant, elle revient souvent quand un pilote semble perdre des opportunitĂ©s dans les moments les plus « chauds » d’un Grand Prix : le dĂ©part, le premier tour, les cinq premiĂšres boucles oĂč se construit la dynamique d’une course.

Qualifying d’abord : sur la saison, Di Giannantonio a Ă©tĂ© battu 8-13 par Morbidelli dans ce duel interne, avec un dĂ©ficit moyen pertinent d’environ un dixiĂšme. Sur le papier, ce n’est pas catastrophique. Mais dans l’univers d’un contrat usine Ducati, l’attente est plus Ă©levĂ©e : l’idĂ©e n’est pas seulement d’ĂȘtre proche, mais d’imposer une autoritĂ© claire, surtout face Ă  un coĂ©quipier.

Ensuite, le ressenti « visuel » a Ă©tĂ© celui d’une certaine timiditĂ© en dĂ©but de course, en contraste avec le style plus Ă  haut risque/haut rendement de Morbidelli. Les deux approches se sont parfois opposĂ©es dans la maniĂšre d’aborder les premiĂšres phases. Di Giannantonio a Ă©voquĂ© qu’une discussion avait eu lieu au sein de VR46 pour mieux fonctionner ensemble, sans que cela n’aboutisse rĂ©ellement sur la piste.

InterrogĂ© sur la nĂ©cessitĂ© d’ĂȘtre plus offensif dans les premiers tours, Di Giannantonio a rĂ©pondu avec une honnĂȘtetĂ© notable : il a dit qu’il n’avait pas « les balls » pour ĂȘtre « kamikaze » au premier tour. Il a rappelĂ© une rĂ©alitĂ© brute : Ă  200-300 km/h en bout de ligne droite, plonger Ă  l’intĂ©rieur pour dĂ©passer, avec en face un ensemble pilote+moto extrĂȘmement lourd, peut faire trĂšs mal. Et il a assumĂ© prĂ©fĂ©rer faire quelque chose de « propre ».

Cette prudence est respectable, et mĂȘme rationnelle au regard des risques. Mais elle peut aussi avoir un coĂ»t compĂ©titif : si l’on n’ancre pas rapidement une position, on subit l’air sale, on abĂźme les pneus Ă  suivre, et l’on se met Ă  courir « en rĂ©action » plutĂŽt qu’en contrĂŽle.

Fait intĂ©ressant : les chiffres ne racontent pas une histoire simple. Sur les cinq premiers tours des sprints, Di Giannantonio a en rĂ©alitĂ© gagnĂ© l’équivalent de 22 positions sur la saison. Mais sur les dimanches, dans les mĂȘmes cinq premiers tours, il a perdu l’équivalent de 21 positions. Dans le mĂȘme temps, Morbidelli a plutĂŽt progressĂ© le dimanche (12) et reculĂ© en sprint (12). Cela suggĂšre que le problĂšme n’est pas forcĂ©ment une incapacitĂ© totale Ă  se battre, mais peut-ĂȘtre un mĂ©lange de circonstances, de dynamique de course, de gestion des pneus et de situations de dĂ©part.

En revanche, un indicateur fait mal : les opportunitĂ©s de premiĂšre ligne. Di Giannantonio en a eu six. Dans quatre de ces six cas, il est sorti du top 3 dans les cinq premiers tours. Il n’a conservĂ© une position de podium qu’une seule fois. Et lors d’un autre cas — le Grand Prix de Hongrie — un problĂšme de moto l’a envoyĂ© de la premiĂšre ligne Ă  la voie des stands avant le dĂ©part.

Ces sĂ©quences sont cruciales dans une saison : une premiĂšre ligne, c’est une chance rare et prĂ©cieuse d’inscrire de gros points, de construire de la confiance, et d’installer une narration positive autour de son annĂ©e. Quand ces chances s’échappent, la perception globale bascule vite vers la dĂ©ception, mĂȘme si la vitesse rĂ©elle n’est pas trĂšs loin du meilleur niveau.

📈 Et maintenant ? Les prioritĂ©s clĂ©s pour transformer le potentiel en rĂ©sultats

La situation n’a rien d’une impasse. Ducati a besoin de plus de Di Giannantonio pour qu’une prolongation soit totalement logique, mais l’écart n’est pas celui d’un pilote dĂ©passĂ©. Il n’est pas fondamentalement hors du coup.

Un Ă©lĂ©ment factuel va dans ce sens : un classement moyen issu d’un systĂšme de rankings sur la saison 2025 le place dans une zone intermĂ©diaire mais respectable parmi les pilotes Ducati. Les valeurs indiquĂ©es Ă©taient les suivantes : Marc Marquez 3,7 ; Alex Marquez 6,3 ; Di Giannantonio 9,8 ; Fermin Aldeguer 9,9 ; Bagnaia 11,4 ; Morbidelli 12,8. Ces chiffres ne disent pas tout, mais ils confirment une chose : Di Giannantonio n’est pas « loin » au point d’ĂȘtre exclu d’office des discussions d’avenir.

Le dĂ©fi est ailleurs : ce guidon est convoitĂ©, et l’exigence Ducati est d’ĂȘtre un package complet. Pour transformer cette saison en tremplin, plusieurs prioritĂ©s ressortent naturellement de ce que l’on a vu et entendu :

1) Stabiliser la base technique
Si « changer la moto si souvent » a rĂ©ellement empĂȘchĂ© d’extraire le maximum, l’objectif doit ĂȘtre de rĂ©duire les variations, de mieux verrouiller une direction claire, et de bĂątir une confiance durable — notamment sur l’avant. L’idĂ©e n’est pas de refuser l’évolution, mais de la canaliser.

2) Qualifier plus haut, plus souvent
Un dĂ©ficit moyen d’un dixiĂšme peut sembler minime, mais en MotoGP il sĂ©pare souvent la premiĂšre ligne de la troisiĂšme. Partir plus devant change tout : moins de trafic, plus d’options au dĂ©part, moins d’usure de pneus, et davantage de contrĂŽle stratĂ©gique.

3) Comprendre « la fuite » de performance d’un jour Ă  l’autre
Di Giannantonio doit identifier pourquoi le niveau pouvait bouger fortement entre les sĂ©ances et les journĂ©es. Est-ce un rĂ©glage sensible aux conditions ? Une fenĂȘtre pneu Ă©troite ? Une difficultĂ© Ă  s’adapter quand la piste Ă©volue ? La rĂ©ponse exacte n’est pas donnĂ©e ici, mais la prioritĂ© est explicitement posĂ©e : arrĂȘter de perdre du potentiel en route.

4) Convertir les opportunités de premiÚre ligne
Les statistiques sur les premiĂšres lignes montrent que le dĂ©but de course, surtout le dimanche, doit devenir un point fort. Cela ne veut pas dire devenir « kamikaze », mais trouver un compromis : ĂȘtre propre, tout en Ă©tant suffisamment incisif pour ne pas se faire aspirer par la mĂȘlĂ©e.

Au fond, la saison 2025 ressemble Ă  une annĂ©e de transition oĂč le niveau brut existe, mais oĂč l’exĂ©cution n’a pas Ă©tĂ© assez fluide. Dans un paddock oĂč tout se joue sur la rĂ©pĂ©tition des dĂ©tails, retrouver une direction stable et une confiance claire peut suffire Ă  faire basculer une carriĂšre.

Phrase de conclusion : En MotoGP, le talent ouvre la porte, mais c’est la constance qui la maintient ouverte — et si Di Giannantonio transforme ses doutes en repĂšres, son contrat usine peut redevenir le point de dĂ©part d’une ascension, pas un plafond.

Foire aux Questions

Pourquoi Fabio Di Giannantonio a-t-il déçu en 2025 malgré un contrat usine Ducati ?

Parce que la saison a Ă©tĂ© marquĂ©e par un manque de constance et par une difficultĂ© Ă  maximiser son package, malgrĂ© des moments forts. Des changements frĂ©quents de rĂ©glages et un manque de confiance sur l’avant ont Ă©tĂ© Ă©voquĂ©s comme facteurs importants.

Quel rĂŽle jouent les rĂ©glages et l’évolution de la moto (GP24/GP25) dans ses performances ?

Di Giannantonio a expliquĂ© que la moto avait Ă©tĂ© modifiĂ©e trĂšs souvent au cours de la saison. Tester beaucoup de solutions peut accĂ©lĂ©rer le progrĂšs, mais peut aussi empĂȘcher d’extraire le meilleur potentiel Ă  un instant donnĂ©, faute de feeling et de confiance stabilisĂ©s.

Le problĂšme vient-il surtout des qualifications ou de la course ?

Les qualifications ont Ă©tĂ© un point rĂ©current : il a Ă©tĂ© battu 8-13 par Morbidelli sur la saison, avec environ un dixiĂšme de dĂ©ficit en moyenne. En course, les premiers tours ont parfois Ă©tĂ© coĂ»teux, notamment Ă  partir de la premiĂšre ligne oĂč il a souvent perdu des positions dans les cinq premiers tours.

Di Giannantonio manque-t-il d’agressivitĂ© en MotoGP ?

Il a reconnu ne pas vouloir ĂȘtre « kamikaze » au premier tour et privilĂ©gier une approche « propre », en rappelant les risques Ă  trĂšs haute vitesse. Cela peut protĂ©ger, mais aussi rĂ©duire la capacitĂ© Ă  verrouiller une position clĂ© au dĂ©part, surtout le dimanche.

Que doit-il améliorer pour sécuriser son avenir chez Ducati ?

Les prioritĂ©s les plus Ă©videntes sont : stabiliser une base technique pour renforcer la confiance sur l’avant, mieux performer en qualification, comprendre la variation de performance d’un jour Ă  l’autre, et convertir ses opportunitĂ©s de premiĂšre ligne en rĂ©sultats de course solides.

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