Le mélodrame de la Formule E à son meilleur dans la deuxième saison du documentaire

La saison 2 du documentaire Formula E: Driver, disponible sur Prime Video, capture tout ce que le championnat du monde de Formule E a de plus spectaculaire: rivalités à vif, psychologies à fleur de peau, rebondissements sportifs et coulisses fascinantes d’un paddock à haute tension. Tournée tout au long de la campagne 2024-25 avec un accès intime aux pilotes et aux équipes, la série suit de près des protagonistes très contrastés: le futur champion Oliver Rowland, le tenant du titre Pascal Wehrlein, son équipier Antonio Félix da Costa, le rookie Taylor Barnard et l’électron libre Dan Ticktum. Résultat: une plongée nerveuse et vibrante dans un univers où l’énergie ne se mesure pas seulement en kilowatts, mais aussi en émotions et en egos.

Au fil des épisodes, on découvre l’intensité d’un championnat électrique qui refuse la fadeur. Les caméras collent aux trajectoires sportives et humaines, mettent à nu les conversations d’ingénierie, captent les regards dans le garage, et révèlent les micro-événements qui, cumulés, écrivent les grandes lignes d’une saison. Oui, la Formule E se joue en piste, mais elle se gagne surtout dans les moments de doute, les réunions tardives, les compromis techniques, les fulgurances tactiques et les choix de carrière qui se dessinent à l’ombre des podiums. Des voix d’experts comme David Coulthard, Karun Chandhok et Nikki Shields apportent un contexte utile, mais ce sont surtout les personnages qui imposent leur vérité: parfois flamboyante, parfois fragile, toujours terriblement humaine.

Une saison 2 qui électrise les coulisses ⚡

Ce deuxième opus franchit un cap en narration. La série tisse un récit choral porté par des arcs distincts: la quête de titre méthodique d’Oliver Rowland chez Nissan, la fracture délétère entre Pascal Wehrlein et Antonio Félix da Costa du côté de Porsche, l’irruption d’une rivalité inattendue entre Dan Ticktum et Taylor Barnard, et la construction d’un portrait nuancé d’un paddock en mutation — à l’aube de la Gen4. En suivant le fil des E-Prix (São Paulo, Monaco, Berlin, Shanghai, Jakarta, Londres…), chaque épisode distille une tension sourde: celle d’un championnat où la moindre erreur de calcul énergétique, la moindre hésitation au freinage, la moindre friction dans l’équipe peut faire basculer un titre.

La réalisation s’attache à la matière première du sport: le son des relais radio, les schémas énergétiques sur les écrans d’ingénieurs, le rythme syncopé des arrêts et des briefings. On perçoit la spécificité de la Formule E: l’obsession de l’efficience, l’art de remonter le peloton grâce au lift-and-coast, la science des attaques parfaitement timées, et l’importance de la gestion thermique. Mais là où la série brille, c’est dans sa capacité à rendre ces enjeux lisibles et palpitants pour tous. La Formule E y apparaît comme une discipline de précision où les pilotes sont des stratèges autant que des funambules, où l’intelligence de course pèse autant que la vitesse brute.

Le ton est résolument contemporain: montage nerveux mais lisible, musique qui suit les respirations du récit, alternance de gros plans intimistes et de plans larges sur des villes-hôtes iconiques. Le contraste entre les circuits urbains — véritables arènes modernes — et les moments hors piste humanise des athlètes parfois jugés hermétiques. On rit à la folie douce de certaines scènes et l’on serre les dents quand l’épure froide d’une télémétrie dit en chiffres ce que ressent un pilote dans ses tripes: une voiture limite, une opportunité de dépassement, un championnat qui se joue au point près.

Wehrlein – da Costa: fracture chez Porsche, respect et rancœur 🧊

Parmi les fils rouges les plus marquants, l’exploration de la relation entre Pascal Wehrlein et Antonio Félix da Costa occupe une place centrale. La série revient sur un accrochage verbal survenu juste avant le coup d’envoi à São Paulo, un moment où les susceptibilités s’enflamment et où une question de respect dégénère. Ce que l’on retient, ce n’est pas tant le détail des mots échangés — imperméables aux caméras — que leurs conséquences: une froidure immédiate, presque irréversible, qui empoisonne l’atmosphère du garage et érode la confiance mutuelle indispensable à la performance d’ensemble.

Le mélodrame de la Formule E à son meilleur dans la deuxième saison du documentaire

Au fil de la saison, la série recompose ce domino émotionnel: en Chine, à Shanghai, un quasi-contact sur la piste attise les braises; à Berlin, c’est une mésentente en essais libres qui finit contre le mur et matérialise le point de non-retour. Les témoignages font sentir combien chaque pilote se vit comme le garant de sa propre intégrité sportive: pour l’un, l’impression d’avoir subi un manque de respect; pour l’autre, la conviction d’avoir été « dénoncé » pour une interaction qu’il jugeait légère. Les regards détournés, les silences en debrief, les mots pesés trop tard: tout raconte l’érosion du lien le plus précieux en sport auto moderne, celui qui fait fonctionner une équipe d’usine comme un seul organisme.

La caméra capte aussi la perspective managériale: contenir un conflit tout en poursuivant la quête des titres équipes et constructeurs. Paradoxalement, la saison se termine sur un exploit collectif, preuve que l’excellence organisationnelle peut transcender des relations gelées… mais à quel prix humain? La narration souligne la lucidité d’Antonio Félix da Costa, qui s’interroge sur son propre bonheur, sur la perspective de faire valoir son talent ailleurs, tout en signant des performances héroïques — dont une remontée capitale à Londres ExCeL qui pèse lourd dans les classements de fin d’année. En miroir, Pascal Wehrlein, interrogé sur l’éventualité d’une réconciliation détendue « autour d’une bière au coucher du soleil », lâche un « peut-être » qui en dit long: le malaise est réel, durable, et ne se résout pas en un claquement de doigts.

Ce segment est exemplaire de ce que la série sait faire de mieux: faire d’une friction interne une histoire universelle de fierté, de communication brisée et d’objectifs qui dépassent les individus. Il rappelle que la Formule E n’oppose pas seulement des équipes rivales, mais parfois des coéquipiers prisonniers de visions irréconciliables du même but.

Ticktum – Barnard: la rivalité surprise qui embrase la piste 🔥

Le mélodrame de la Formule E à son meilleur dans la deuxième saison du documentaire

C’est l’axe narratif que peu de suiveurs avaient vu venir: un bras de fer anglo-anglais entre un talent brut et provocateur, Dan Ticktum, et un jeune loup d’un calme désarmant, Taylor Barnard. L’étincelle jaillit à Shanghai, sur un mouvement défensif de Barnard à la limite du tolérable face à un Ticktum lancé, au cœur de la zone de freinage du premier virage. La manœuvre, marginale mais décisive, échauffe les esprits. La série restitue la joute verbale à distance: Ticktum fulmine, Barnard hausse les épaules et assume une philosophie tranchée — « Je ne suis pas là pour me faire des amis ».

Ce contraste de tempérament est de l’or narratif. Barnard affiche un flegme presque narquois, un air de « baby-faced assassin » qui cache une froide détermination. Ticktum, lui, accepte son propre fonctionnement: plus émotif que la moyenne, impulsif parfois, mais animé d’une volonté farouche de prouver qu’il est plus qu’un personnage. À Jakarta, scène de sa victoire libératrice quelques semaines après Shanghai, il balance un trait d’humeur contre son nouveau rival; la punchline fait sourire, mais la série prend soin de dépasser le personnage médiatique pour raconter le pilote professionnel.

Car le « cas » Ticktum est traité avec un sens de l’équilibre bienvenu. Oui, il y a l’excentricité: la limousine Cadillac des années 1980 qui fend Londres en mode clip pop, les sorties cash en interview, le passage chez Cupra à Silverstone où la question d’un trophée « emprunté » prête à sourire. Mais il y a surtout le travail de fond: la remise en question après un Monaco raté, le coaching mental avec Gerry Convy, la lente reconstruction qui mène à une pole, un podium puis une victoire. En filigrane, on découvre un pilote conscient de ses angles morts, qui sait qu’on ne polit pas entièrement un tempérament — et que le but n’est pas de devenir un « produit lisse », mais d’optimiser l’énergie là où elle compte: en piste.

La série effleure même les rumeurs de marché des pilotes, laissant entendre des opportunités chez de grands constructeurs, étouffées par des choix stratégiques différents. L’intéressé lâche une pointe d’ironie, mais l’on retient surtout l’idée que la Formule E reste un vivier impitoyable où la valeur s’affirme sur la durée. Si le duel Ticktum–Barnard se prolonge, et s’il survit à la montée en puissance vers la Gen4, on tient un feuilleton qui promet d’électriser les saisons à venir.

Oliver Rowland: l’odyssée d’un champion, de la fragilité à l’apothéose 🏆

Le récit du titre d’Oliver Rowland est la colonne vertébrale émotionnelle de la saison 2. Le pilote britannique ne se contente pas d’aligner les chiffres d’une année de domination; il laisse entrevoir les cicatrices qui donnent son poids à la victoire. Rowland évoque la disparition précoce de son père, l’angoisse et les attaques de panique qu’il a dû apprivoiser, le renoncement à une trajectoire F1 rêvée pour mieux embrasser la carrière solide d’un pro payé pour gagner. Ses années maigres chez Mahindra contrastent avec la renaissance chez Nissan, où il recompose patiemment une candidature au titre faite de vitesse, de discipline et d’une lecture chirurgicale des courses.

Les épisodes les plus forts sont ceux où le pilote retire le casque. À Penistone, près de Barnsley, Rowland rend visite à sa mère, qui a conservé religieusement ses trophées de karting et de formules de promotion. On voit, dans ses yeux, l’addition d’années de sacrifices familiaux, de budgets rapiécés, d’espoirs tenaces contre l’absurde. Le moment est simple et bouleversant: on comprend qu’une couronne mondiale n’est pas un aboutissement individuel, mais la validation d’un effort partagé, transmis de générations en générations au sein d’une famille qui a tout donné à un rêve.

Sportivement, la saison ne fut pas une bataille à couteaux tirés jusqu’au dernier tour, mais elle fut parsemée de points de rupture psychologiques. La série s’attarde sur un samedi à Berlin où, après un contact maladroit avec la Maserati de Stoffel Vandoorne, Rowland se replie à l’hôtel et demeure prostré, conscient que son avance au championnat peut fondre à grande vitesse face à la pression d’un concurrent comme Pascal Wehrlein. Le lendemain, il retrouve ses marques, réinitialise sa boussole mentale et repart de l’avant. C’est là toute la beauté de cette saison: elle dit que gagner n’est pas un état de grâce, mais une succession de reprises de contrôle.

Le dernier épisode, quand vient l’heure d’empocher la couronne, est une catharsis. Rowland parle de la « libération » physique et mentale quand le titre n’est plus une hypothèse mais une réalité. Il pense à son père, à ce qu’il dirait, à la fierté posthume qui colore chaque trophée. Puis, fidèle à un humour très terre-à-terre, il lâche avec un sourire qu’il n’est pas sûr que son père aurait aimé les voitures électriques — une pirouette qui allège l’instant sans rien lui retirer de sa portée. Ce dosage entre gravité et légèreté, entre pudeur et transparence, achève de faire de Rowland un champion attachant et d’ancrer la série dans une humanité sincère.

Ce portrait, discret et précis, réaffirme aussi la singularité compétitive de la Formule E: un championnat où l’intensité ne tient pas seulement à la vitesse pure, mais à la résilience mentale, à la cohabitation entre contraintes énergétiques, régulations stratégiques et instinct de prédateur. Rowland en sort grandi, non comme une machine à points, mais comme un homme qui a apprivoisé ses failles pour en faire un carburant invisible.

En définitive, Formula E: Driver saison 2 réussit une prouesse: raconter la haute performance comme une histoire de personnes avant d’être un défilé d’exploits. La fracture chez Porsche, la rivalité Ticktum–Barnard, la reconstruction de Rowland, les scènes de vie hors piste, les analyses techniques rendues accessibles: tout concourt à un récit dense, dynamique et profondément contemporain. On y respire l’odeur des villes hôtes, on y entend les sifflements des propulsions électriques, on y mesure le prix du millimètre et du milliampère. Et l’on s’y attache à des pilotes que la série refuse de réduire à des caricatures.

Tous les épisodes de Formula E: Driver saison 2 sont disponibles en streaming sur Prime Video à partir du vendredi 28 novembre, sans coût supplémentaire pour les abonnés.

Qu’il s’agisse d’apprivoiser l’énergie, de dompter la pression ou d’oser la différence, la Formule E nous rappelle que le progrès naît toujours d’un courage silencieux — celui d’aller plus loin, plus propre, plus vite, ensemble.

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