Dans quelques jours, la liste des engagés du Championnat du monde d’endurance 2026 doit être dévoilée, avec un coup d’envoi prévu le 28 mars à Lusail, au Qatar. Une absence remarquée s’y dessinera cependant : la Porsche 911 LMGT3 R n°85 des Iron Dames, la célèbre voiture rose portée par un équipage 100 % féminin. Cette nouvelle a ému un grand nombre de fans, mais elle ne signifie ni la fin du programme Iron Dames, ni l’abandon de sa mission. Au contraire : elle s’inscrit dans une évolution stratégique de long terme, pensée pour consolider l’impact du projet à l’échelle mondiale.

Ce départ de la Porsche du WEC invite à poser un double regard : d’un côté, le bilan d’une aventure sportivement et symboliquement fondatrice ; de l’autre, une transition structurée vers de nouveaux terrains de jeu, de nouvelles alliances et de nouvelles opportunités pour les pilotes. Voici ce qui change, pourquoi cela arrive maintenant, et comment Iron Dames entend poursuivre sa trajectoire pionnière en 2026.

Un programme pionnier du WEC se termine - voici pourquoi

Iron Dames, une vision qui dépasse la course 🟣

Fondée en 2018 par Déborah Mayer, Iron Dames s’est donné une mission claire : permettre à des femmes de concourir à armes égales avec les hommes dans un sport mixte par essence, mais encore trop rarement équilibré en représentation. À l’origine portée par l’organisation Iron Lynx, la bannière Iron Dames s’est rapidement structurée comme un programme de détection, d’accompagnement et de performance, pour accélérer des carrières et faire tomber des barrières, sur la piste et au-delà.

En quelques années, la démarche a dépassé largement les paddocks traditionnels. D’abord ancrée en endurance GT — avec des engagements prestigieux aux 24 Heures du Mans et dans les championnats ACO —, l’initiative s’est aussi transformée en tremplin interdisciplines. Le partenariat de haut niveau avec Porsche conclu récemment a propulsé la visibilité du projet, tandis que l’ouverture vers d’autres univers, comme l’initiative Iron Dames Equestrian, a confirmé l’ambition de faire rayonner un modèle de performance féminine sur plusieurs terrains. En 2024, ce pan équestre a même inscrit une victoire historique en Global Champions League, symbole d’une vision qui dépasse la simple participation.

Ce qui distingue Iron Dames n’est pas seulement l’idée, c’est la méthodologie. Le programme conjugue encadrement sportif, investissement technique, storytelling puissant et exigence de résultats. S’y ajoutent une image cohérente et une identité marquante — la désormais iconique livrée rose en est la signature visuelle — qui ont contribué à attirer de nouveaux publics vers l’endurance et à inspirer les jeunes pilotes.

Un palmarès qui a changé la donne 🏆

Depuis 2019, Iron Dames a inscrit un ensemble de jalons qui ont durablement marqué l’endurance. L’équipe a aligné un équipage 100 % féminin aux 24 Heures du Mans, puis a répliqué cette présence dans les championnats ACO, année après année. En GTE Am, la quatrième place décrochée au Mans en 2023 — après avoir véritablement joué le podium malgré des soucis de freins en fin de course — a d’abord démontré une constance et une compétitivité réelles. La cinquième place de 2024 a confirmé ce niveau, dans une catégorie toujours plus relevée.

Le palmarès va cependant bien au-delà de la Sarthe. En 2021, Michelle Gatting devient la première femme à remporter le Ferrari Challenge Europe Trofeo Pirelli, un jalon que Doriane Pin égalera l’année suivante. En 2022, Iron Dames signe une double percée retentissante : premier podium WEC pour un trio féminin et première victoire en European Le Mans Series, grâce à Gatting, Pin et Sarah Bovy. Dans la foulée, le trio Gatting–Pin–Bovy, rejoint par Rahel Frey pour l’occasion, s’offre une victoire Gold Cup aux 24 Heures de Spa, une première pour un équipage 100 % féminin dans l’ère GT de la classique ardennaise.

Les saisons suivantes confirment la montée en puissance : deux succès supplémentaires en ELMS en 2024 et 2025, et surtout, une victoire historique en WEC à Bahreïn en 2023 avec Gatting, Bovy et Frey. Ce triomphe scelle une deuxième place au championnat GTE Am, validation sportive majeure d’un projet qui refuse d’être cantonné à l’image. Parallèlement, la trajectoire de Doriane Pin illustre la qualité du vivier : intégrée à Mercedes-AMG, passée en monoplace avec F1 Academy en 2024, vice-championne dès sa saison rookie, puis titrée en 2025 grâce à une victoire et une cinquième place lors de la finale à Las Vegas. Une progression qui montre combien Iron Dames sait détecter, construire et propulser des talents.

Ces résultats ont transformé l’écosystème. Ils ont imposé la performance féminine comme un fait sportif, non une exception. Et s’ils rendent la disparition de la Porsche rose au WEC d’autant plus émotive, ils expliquent aussi pourquoi la suite ne peut se résumer à la présence d’une seule voiture sur une seule grille : l’ambition est devenue plus large.

Pourquoi la Porsche #85 disparaît en 2026 🧩

La communication officielle l’a indiqué sans ambiguïté : la n°85 ne sera pas sur la grille WEC 2026. Cela ne traduit pas un retrait, mais une réallocation intentionnelle des ressources pour consolider le projet à long terme. La décision intervient à un moment charnière pour l’endurance, avec l’essor des catégories Hypercar et LMGT3, la pression budgétaire sur les programmes client/factory et la concurrence accrue pour les volants de haut niveau.

Jusqu’à récemment, la poursuite en WEC restait une option envisagée, même si un « downsizing » de l’ensemble du programme paraissait sur la table. Des paramètres externes ont accéléré le tournant, conduisant le partenaire usine Manthey à examiner des alternatives de line-up. Le résultat est brutal sur la symbolique : pour la première fois depuis 2020, on se dirige vers une saison WEC sans équipage 100 % féminin régulier sur la grille.

Faut-il y voir un recul ? Pas si l’on considère la philosophie Iron Dames : « la course est notre terrain, notre moteur ». L’objectif n’a pas changé : faire progresser la place des femmes au plus haut niveau, sans se reposer sur un symbole unique. La structuration du programme demande parfois un repositionnement : mieux vaut investir là où l’impact sur la durée sera le plus fort, y compris en multipliant les plateformes (endurance, GT, monoplace, rallye) plutôt que de tout concentrer sur une seule inscription.

Ce repositionnement libère des marges de manœuvre pour diversifier les engagements, soutenir davantage de profils et préparer de nouvelles victoires marquantes. L’émotion est compréhensible — qui n’a pas vibré avec la victoire de Bahreïn 2023 ? — mais la trajectoire sera jugée sur la constance de l’investissement sportif et humain en 2026.

Le contexte technique et industriel : l’après-Hypercar ⚙️

La bascule des Iron Dames s’inscrit dans un paysage plus large. Les dernières saisons ont été agitées pour certains projets liés à Iron Lynx et à ses partenaires. Des ajustements réglementaires, des changements d’orientation et des désaccords stratégiques ont bousculé des programmes onéreux. Le projet Hypercar soutenu autour du prototype SC63 a notamment connu une fin prématurée après la saison 2025 en IMSA, avec des conséquences sportives et financières tangibles.

Ces secousses ont eu des répercussions en chaîne : d’un côté, la nécessité de clarifier les investissements clés ; de l’autre, la volonté de garantir la viabilité des engagements en privilégiant des modèles économiques robustes. Ainsi, les engagements LMGT3 d’Iron Lynx avec Mercedes-AMG en WEC sont annoncés comme conservés grâce à un financement basé sur des pilotes payants — un modèle diamétralement opposé à celui de la voiture Iron Dames, historiquement davantage portée par la mission et l’identitaire que par le « funded seat » classique.

Le paysage des partenariats reste mouvant, avec des équipes historiques susceptibles de redéfinir leur périmètre d’action. L’essentiel, pour Iron Dames, est de sécuriser des plateformes où la performance sportive se conjugue avec une pérennité économique, afin de protéger la mission : faire grandir le vivier de pilotes, consolider la préparation technique et viser des résultats de premier plan.

Quel avenir pour les pilotes Iron Dames ? 👩‍🚀

Le collectif Iron Dames rassemble aujourd’hui un large éventail de talents féminins, à différents stades de maturité sportive. En 2025, la galaxie comptait près d’une vingtaine de pilotes, entre pilotes d’usine, spécialistes GT, espoirs en monoplace, talents en rallye et jeunes pousses en développement. La question se pose donc naturellement : que change l’absence de la Porsche rose en WEC pour ces carrières ?

D’abord, certains profils disposent d’ores et déjà de trajectoires claires. Doriane Pin, sous contrat avec Mercedes-AMG, a mis en lumière sa polyvalence en basculant vers la monoplace en 2024 tout en préservant un pedigree endurance attractif. Son futur immédiat pourrait la voir poursuivre en single-seater ou revenir au proto/GT, avec des options de haut niveau sur la table. Michelle Gatting, liée à Porsche, conserve également une lisibilité forte pour sa saison 2026, dans un environnement où son expérience et sa vitesse font autorité.

Sarah Bovy et Rahel Frey, visages forts du programme, bénéficient d’une reconnaissance marché solide, nourrie par les podiums et victoires qui ont jalonné ces dernières années. Pour d’autres profils — des GTistes expérimentées aux jeunes talents en formation —, l’enjeu sera de convertir la transition en opportunités concrètes : places en ELMS, programmes GT3 de premier plan, roulage en prototype, sélections dans des disciplines complémentaires (rallye, séries nationales, compétitions de promotion). C’est précisément là que l’architecture Iron Dames, qui ne « vit » pas sur une seule grille, prend tout son sens.

L’équipe réaffirme d’ailleurs son intention de rester très présente en 2026, partout où la performance peut parler : multiplexer les engagements, optimiser la préparation, aligner les talents avec les bonnes plateformes. Un message central : la mission continue, la communauté s’élargit, l’ambition reste intacte.

Impact pour le WEC et la représentation féminine 🌍

À court terme, l’absence d’un équipage entièrement féminin sur la grille WEC 2026 crée un vide symbolique. Pendant cinq saisons, Iron Dames a servi de repère puissant : une équipe visible, compétitive, capable de gagner et d’inspirer. La disparition de la Porsche rose rappelle que les avancées ne sont jamais définitivement acquises et qu’elles demandent un travail patient, stratégique et, parfois, des réorientations temporaires.

Mais le mouvement initié ne s’arrête pas à une livrée ni à un numéro. L’héritage sportif est réel, les standards de performance ont été redéfinis et le vivier de pilotes prêtes à performer s’est étoffé. À moyen terme, cela peut même accélérer la diversification des plateformes d’expression : plus de programmes GT3 d’usine ou clients, davantage de passerelles vers les prototypes, des développements en monoplace ou en rallye, des campagnes ciblées sur des épreuves-phares (Spa, Nürburgring, Daytona, Sebring, Le Mans, Bahreïn) où l’impact médiatique et compétitif est maximal.

Pour le WEC, le défi est l’opportunité de maintenir une dynamique inclusive : favoriser les parcours féminins au sein d’écuries mixtes, encourager les constructeurs et équipes clientes à intégrer des pilotes Iron Dames dans leurs projets, et garantir des conditions d’accès qui valorisent la performance. Les résultats passés ont montré que lorsque les portes s’ouvrent, les podiums suivent.

Stratégie 2026 : consolidation, diversification et victoires ciblées 🎯

La ligne directrice qui se dessine pour 2026 est claire : consolider ce qui fonctionne, diversifier pour augmenter l’impact et viser des pics de performance sur des objectifs ciblés. Concrètement, cela peut passer par :

  • Des engagements GT3 ambitieux, tant en championnats mondiaux qu’en séries continentales de référence, pour capitaliser sur l’expertise acquise en LMGT3.
  • Des programmes en ELMS et séries de prototypes accessibles, tremplins naturels vers les courses de 24 heures de très haut niveau.
  • Des passerelles avec la monoplace pour les talents les plus jeunes et les plus polyvalents, afin de nourrir une génération de pilotes complètes.
  • Des engagements spécifiques en rallye pour travailler la lecture de grip, la gestion des conditions variables et la polyvalence du pilotage.
  • Une présence renforcée sur des événements iconiques (24 Heures, grandes classiques GT, manches phares du calendrier) où la visibilité et la compétition sont au sommet.

Ce mix permet d’optimiser l’allocation budgétaire, d’élargir la base de pilotes accompagnées et de multiplier les chances de résultats majeurs. Il favorise aussi la résilience : si une plateforme se contracte, une autre peut prendre le relais, sans que l’élan global ne soit perdu.

Ce que les fans peuvent attendre 💗

Aux passionnés qui ont adopté la Porsche rose, un message simple : l’émotion demeure, le récit continue, la mission s’étend. Les couleurs, les numéros et les grilles évolueront peut-être, mais l’esprit Iron Dames reste identique : viser le meilleur niveau, inspirer par l’exemple, et prouver que l’excellence au volant n’a pas de genre. Les week-ends de course 2026 offriront encore de nombreux rendez-vous pour suivre les pilotes de la galaxie Iron Dames, avec des batailles pour des podiums, des victoires d’étape et, pourquoi pas, de nouvelles pages d’histoire à écrire.

Le meilleur indicateur, au fond, ce sont les trajectoires individuelles. Quand une pilote signe un contrat usine, passe d’une discipline à l’autre, ou conquiert une victoire de référence, c’est toute la communauté Iron Dames qui grandit. C’est ainsi que l’on crée un changement durable : en faisant des résultats une habitude, en multipliant les modèles, et en maintenant une exigence quotidienne.

Conclusion ✨

La Porsche #85 ne sera pas sur la grille WEC 2026, et beaucoup y verront la fin d’une époque. En réalité, c’est le début d’un nouveau cycle : plus transversal, plus stratégique, plus résilient. Iron Dames a déjà prouvé qu’un programme féminin pouvait gagner, marquer les esprits et façonner la narration d’un championnat mondial. La prochaine étape vise à élargir encore le champ des possibles — pour que chaque jeune pilote qui rêve de viser le sommet puisse trouver un cadre, un volant et une voie.

Continuons à soutenir celles qui osent aller vite, loin et longtemps : elles tracent la route, et le meilleur reste à venir. 🌟

En écho à cette page qui se tourne, prolongez l’histoire au volant d’une Porsche 911 Carrera: via une LOA pensée pour les passionnés, comparez leasing, garanties et achat à distance avec Joinsteer.

Joinsteer, votre marketplace automobile

Joinsteer scanne toute l’Europe pour trouver LE véhicule de vos rêves et vous le délivrer dans les meilleures conditions.
Visiter la marketplace